En ce début d'année, Novak Djokovic a dominé l'actualité en long et en large. L'Open d'Australie étant déjà bien avancé, le numéro 1 mondial est donc de retour dans son pays. Alors que le monde du tennis peut à nouveau se concentrer sur les événements sportifs, le choc est toujours aussi profond en Serbie.
«Le pays est divisé par le scandale de la vaccination de Novak Djokovic», titre le journal britannique «Daily Mail». Dans les bars serbes, on discute activement ces jours-ci de l'attitude de Djokovic face au vaccin, au lieu de regarder les matches disputés à Melbourne. On s'en rend facilement compte à Belgrade, la capitale du pays.
Djokovic, un héros national
«Ils n'auraient pas traité un joueur américain ou britannique de la sorte», affirme avec certitude une enseignante de maternelle. Les célébrités sportives serbes sont du même avis. L'ancien capitaine de la Fed Cup Dejan Vranes estime que Djokovic a été exclu pour ne pas pouvoir dépasser les 20 titres du Grand Chelem de Roger Federer et Rafael Nadal. Même le footballeur croate Dejan Lovren (ex-joueur de Liverpool) a récemment pris publiquement fait et cause pour Novak Djokovic.
Mais dans les rues du pays, «Nole» fait aussi l'objet de critiques, notamment parmi les professionnels de la santé. «Nous avons beaucoup de mal à convaincre la population de se faire vacciner. Novak aurait pu aider en montrant l'exemple», critique un ambulancier. Actuellement, le taux de vaccination en Serbie est inférieur à 50%.
Quand reviendra-t-il ?
«On pourrait dire que Novak a encouragé la 'pseudo-science'» estime le journaliste Marko Lovric. L'avocat Blazo Nedic, qui a régulièrement commenté la situation de Djokovic à la télévision serbe au cours des dernières semaines, est lui d'un avis contraire: «Novak est tout sauf un opposant à la vaccination.»
Que l'on se place comme défenseur du numéro 1 mondial ou non, une question préoccupe toutefois les deux camps: Quand la star serbe du tennis reviendra-t-elle sur le devant de la scène du tennis mondial? L'ancien joueur Dejan Vranes va même plus loin. «Je me demande s'il y a une possibilité de retour ou s'il sera exclu pendant un an.»
(Adaptation par Thibault Gilgen)