La joie était de mise à Trimbach lorsque Dominic Stricker s’est inscrit à la dernière minute pour le petit tournoi de tennis soleurois. Cela promettait une forte affluence pour un événement qui doit surtout permettre aux juniors de haut niveau de faire leur entrée dans le monde professionnel. Dominic Stricker a été accueilli à l’entrée de la halle par une grande bannière: «Hopp Dominic – notre numéro 1.» À l’intérieur, après le match d’ouverture remporté contre le Tchèque Jan Kumstat (6-2, 6-4), de jeunes fans attendaient le Bernois avec des pancartes pour des autographes.
Ce tournoi se dispute sur moquette, c’est-à-dire une surface que l’on ne trouve habituellement pas au plus haut niveau. Cela montre à quel point le huitième de finaliste de l’US Open 2023 doit repartir au plus bas, après avoir reculé dans le classement mondial après sa blessure au dos et après l’absence de résultats pour son retour.
Le Bernois est désormais 284e mondial. À cela s’ajoutent les bruits de couloir sur une possible retraite, la démission de l’entraîneur Dieter Kindlmann et la mise à distance de son père et agent Stephan Stricker, qui quittera le management dès que son fils aura trouvé une nouvelle solution.
Au cœur de l’attention
Dominic Stricker travaille depuis des semaines à une nouvelle ébauche de sa carrière. Ce nouveau départ commence donc à Trimbach, à seulement une heure de voiture de sa commune natale de Grosshöchstetten (BE). Après les derniers jours turbulents, le joueur a décidé de se remettre sur pied non loin de chez lui. Heinz Günthardt, consultant tennis pour Blick, déclare à ce sujet: «Il est juste et important qu’il se présente à ce niveau pour jouer le plus de matches possible. Et en même temps, il est aussi courageux qu’il franchisse ce pas en Suisse, où tout le monde a les yeux rivés. Il aurait pu le faire sur un autre continent, où l’attention des médias aurait été bien moindre.»
Il est toutefois certain que celui qui se présente à ce niveau veut en sortir le plus vite possible. Ce n’est pas lucratif, ni du point de vue des prix, ni du point de vue des points. «Tu ne joues là-bas que pour des matches», précise Heinz Günthardt. Dominic Stricker doit maintenant retrouver un rythme et reprendre confiance en lui: «Sa première priorité doit être tout simplement le tennis. Il doit retrouver son jeu. Le classement suivra.»
Les petits tournois resteront la nouvelle réalité de Stricker pendant quelque temps. Des wild-cards pour des compétitions plus importantes sont bien sûr possibles, mais la concurrence nationale ne manque pas. Dominic Stricker n’est pas le seul talent prometteur du pays.
Retrouver le plaisir
Heinz Günthardt en est convaincu: «Si Domi prend vraiment du plaisir, il s’en sortira rapidement. Car il a sans aucun doute les capacités nécessaires pour passer au travers d’un tournoi. Seulement, ces derniers temps, il a vraiment peu joué au tennis et il ne gagnait presque plus.»
La victoire en ouverture de l’Open de Trimbach est la première de Dominic Stricker en 2025. Les jeunes fans de la commune soleuroise peuvent se réjouir, ils pourront voir encore plus longtemps l’invité surprise à l’œuvre.