Le tennis suisse s’inquiète pour l’un de ses talents les plus prometteurs. Dominic Stricker ne traverse pas seulement une crise sportive, il est aussi confronté à des problèmes internes à l’équipe, selon des révélations de la «NZZ». Le quotidien évoque un difficile processus de remplacement de son père Stephan Stricker, qui était également son manager. Le joueur bernois aurait même songé à prendre sa retraite.
La situation délicate et complexe au sein de l’équipe du joueur a déjà conduit son entraîneur renommé Dieter Kindlmann à donner sa démission il y a quelques semaines. Stephan Stricker l’a confirmé entre-temps, mais il reste muet sur les reproches selon lesquels il se serait montré trop exigeant et aurait aussi attaqué verbalement la fédération suisse à plusieurs reprises.
«Je vais prendre le temps»
C’est maintenant Dominic Stricker lui-même qui s’exprime pour la première fois. Il a publié jeudi soir sur Instagram une courte déclaration. Il y remercie ses fans pour les nombreux messages de soutien avant de déclarer: «J’ai été moi-même surpris par tout ce que j’ai lu. Il est vrai que j’ai eu un début de saison difficile. Mais en tant qu’équipe, nous sommes en train de chercher des solutions et une nouvelle voie. Le tournoi de Trimbach est la prochaine étape de mon programme, ce dont je me réjouis énormément. Ensuite, je vais travailler à ma reconstruction. Je vais prendre le temps de ne pas prendre toutes ces décisions trop rapidement.»
Le joueur évoque également la démission de son entraîneur Dieter Kindlmann, mais ne précise pas les plans prévus pour l’avenir: «Nous avons toujours une super relation et ne sommes pas encore tout à fait sûrs de la suite des événements. Je pense que toutes les portes sont encore ouvertes.»
Et le Bernois de parler aussi son père, ou du moins son rôle: «Il est vrai que je suis à la recherche d’une nouvelle personne pour mon management», confirme-t-il. Il aurait déjà trouvé une solution, sans toutefois citer de nom: «Je suis bien sûr extrêmement reconnaissant à Swiss Tennis pour leur soutient sur ces prochains mois. Ensemble, nous y arriverons.»
Pas de droit de signature dans sa propre entreprise
Dans la vidéo, il n’est pas question d’une fin de carrière prématurée. Au contraire. Cette déclaration peut plutôt être considérée comme une première étape d’indépendance. La séparation d’avec son père semble manifestement y jouer un rôle central. Dominic Stricker veut se reconstruire et prendre ses propres décisions.
Cela n’était pas le cas jusqu’à présent. Comme le montre un coup d’œil au registre du commerce, le joueur de tennis n’a pas été mentionné comme signataire autorisé ces dernières années. Et ce, pour une entreprise qui porte son propre nom. La «Dominic Stricker GmbH» fonctionne sous les noms de Stephan et Sabine Stricker, c’est-à-dire ses parents, qui ont fondé la société lorsque Dominic avait encore 17 ans. Après la majorité de ce dernier, cela n’a apparemment pas été modifié.
Il est évident que cela ne peut pas être une bonne base pour une entreprise saine. Dans le cas de Stricker, l’aspect émotionnel vient encore compliquer les choses, car la famille et les affaires sont ici mélangées.