Il se passe beaucoup de choses dans le camp de Dominic Stricker ces temps-ci. Jusqu’à présent, le Bernois disposait d’un accès facilité aux tournois de haut niveau grâce à un «Protected Ranking» (PR) après sa longue blessure au dos. Mais cela sera bientôt terminé. Ce sera un dur retour à la réalité sportive pour le joueur.
Il n’a pas pu profiter des neuf mois avec ce statut (sur neuf tournois) pour confirmer son niveau. Au lieu d’être numéro 94 mondial, rang avec lequel il pouvait encore participer à l’Open d’Australie en janvier, il évolue désormais à la 288e place du classement. Cela ne suffit même plus pour participer aux qualifications d’un tournoi du Grand Chelem.
Le dernier ticket PR de Dominic Stricker a été utilisé cette semaine à Lugano, où il a échoué au premier tour. Sa dernière victoire au niveau ATP remonte à fin octobre à Bâle. Sur le plan sportif, les choses vont de mal en pis pour le Suisse, pourtant toujours si alerte et décontracté en dehors du court. Dominic Stricker semble être l’ombre de lui-même. La confiance qu’il affichait auparavant s’est envolée. L’été sensationnel de 2023, lorsqu’il a atteint le deuxième tour à Wimbledon et s’est hissé en huitième de finale de l’US Open, est bien loin.
Un père sous le feu des critiques
Désormais, ça gronde aussi au sein de son équipe. Comme le rapporte la «NZZ», son entraîneur Dieter Kindlmann a donné sa démission, ce qui coïncide avec les informations de Blick. Dominic Stricker aurait également envisagé une fin de carrière prématurée. Il se trouverait dans une crise qui serait étroitement liée au processus de détachement de son management familial. Au cours des dernières années, celui-ci a mis en place une structure comprenant parfois jusqu’à 14 personnes, avec son père Stephan comme agent à sa tête.
Ce policier, qui a réduit son temps de travail à 60% pour la carrière de son fils, est présenté dans l’article de la «NZZ» comme le «problème principal». En tennis, les exemples d’entourage familial influant ne manquent pas, ce qui pourrait potentiellement alarmer les observateurs. Quel est le rôle des parents dans la planification de la carrière de leurs enfants? Dans quelle mesure l’enfant a-t-il le choix de s’organiser lui-même? Qu’est-ce qui relève encore de l’encouragement? Quand l’encouragement devient-il soudain une exigence? Le monde du tennis coûte en outre énormément cher pour atteindre le sommet. Il y a de grosses sommes à gagner plus tard en cas de succès et les finances jouent donc un rôle majeur.
La situation détaillée des Stricker sur toutes ces questions n’est pas claire. Ce qui est sûr, c’est qu’ils ont eu de l’influence dans la carrière du Bernois. L’entreprise familiale s’est offert un entraîneur renommé, Kindlmann, qui s’est déjà occupé de grandes stars comme Maria Sharapova, Angelique Kerber ou Aryna Sabalenka, ainsi qu’un physiothérapeute qui les accompagne souvent. Le plan semblait fonctionner, jusqu’à ce qu’en décembre 2023, le dos de Dominic Stricker soit si douloureux qu’il a dû s’arrêter pendant six mois.
Des craintes pour l’avenir
Interrogé par Blick, Stephan Stricker ne veut pas prendre position sur les reproches qui lui sont faits. Ni sur le fait qu’il aurait attaqué verbalement la fédération Swiss Tennis à plusieurs reprises. Il confirme seulement que Dieter Kindlmann a décidé de quitter l’équipe. En raison d’un délai de préavis, l’Allemand continue toutefois d’accompagner le joueur. Comme dernièrement à Lugano, où l’on pouvait encore le voir s’adresser à son protégé lors de l’entraînement. La prochaine étape devrait être le petit tournoi de Trimbach dans le canton de Soleure. Là aussi, il s’avère que Dominic Stricker doit repartir du bas de l’échelle.
Pendant ce temps, chez Swiss Tennis, l’inquiétude grandit pour l’un des joueurs suisses les plus prometteurs du moment. Alessandro Greco, responsable du sport d’élite à la fédération, ainsi que Severin Lüthi, capitaine de la Coupe Davis et ex-entraîneur de Roger Federer, se sont occupés de Dominic Stricker. Selon la «NZZ», ce dernier aurait laissé entendre qu’il poserait sa raquette au plus tard à la fin de l’année. La fonction de la fédération est peut-être ici (en partie) décisive: en proposant des solutions, elle pourrait éventuellement empêcher le Bernois de prendre une mesure aussi drastique.