Emma Raducanu ne comprend pas encore ce qui lui arrive. La joueuse britannique s'est propulsée en 8e de finales et est soudainement entourée de fans. Elle dispute maintenant son premier Grand Chelem, alors qu'il y a encore deux mois, elle passait l'équivalent de la maturité sur les bancs d'une école anglaise. Incrédule, elle déclare à la presse qui braque désormais ses micros et ses caméras sur elle: «Être ici à Wimbledon est incroyable, c'est surréaliste.»
C'est un véritable conte de fées sportif qui s'écrit sous nos yeux. Bien qu'Emma Raducanu soit considérée depuis longtemps comme l'un des plus grands talents britanniques, elle n'est actuellement que la 338e joueuse mondiale. Une seule joueuse du tournoi est moins bien classée qu'elle à l'ATP.
Emma Raducanu était donc une wild card avec rien à perdre, qui a atteint les huitièmes de finale sans concéder un seul set à la Russe Vitalia Diatchenko (ATP 152), à la Tchèque Markéta Vondroušová (ATP 42) ou à la Roumaine Sorana Cirstea (WTA 45).
Le public s'est levé pour l'ovationner lors de son dernier match. «Jouer devant un public à domicile aide certainement. Le soutien est tellement fort et ils sont tellement derrière moi. Je suis vraiment reconnaissante», révèle la Britannique, émue.
Emma Raducanu se mesurera à l'Australienne Ajla Tomljanovic (WTA 75) lundi. Elle semble mentalement prête: «Je suis décidée à jouer chaque point comme si c'était une balle de match ou mon dernier point à Wimbledon.»
Pas de tournoi depuis plus d'un an
Si sa performance impressionne autant, c'est aussi parce qu'elle n'a pas disputé de tournoi professionnel depuis mars 2020. La pandémie l'ayant contrainte à un hiatus tennistique, elle a occupée son temps en passant sa maturité.
Fille d'un père roumain et d'une mère chinoise, elle est une véritable prodige du sport, et pas seulement en tennis. Elle a commencé par le ballet, avant que son père ne l'invite à essayer toutes sortes de sports. «J'ai fait de l'équitation, de la natation, des claquettes, du basket-ball, du ski, du golf et à l'âge de 8 ans, j'ai aussi fait du karting», explique-t-elle dans le «Guardian». Un an plus tard, elle a ajouté à cette liste le motocross. Le tout en parallèle du tennis.
Le beau-père d'Andy Murray la coache
«Elle possède toutes les qualités nécessaires. Je l'ai vue dès le premier jour», déclare son entraîneur Nigel Sears. Et, en tant que beau-père du tennisman britannique Andy Murray, il en sait quelque chose. Où s'arrêtera la montée en flèche d'Emma Raducanu, lui demande-t-on? Nigel Sears répond: «Elle n'a aucune limite.»