Pour un skieur, c’est ce qu’il peut arriver de pire! Lors du dernier slalom de la Coupe du monde à Val-d’Isère, Alex Vinatzer, deuxième à l'issue de la première manche, est éliminé lors de la seconde alors qu’il allait prendre les commandes. L’Italien a raté le dernier piquet du parcours dans la station française. «Pourtant, les trois dernières portes étaient les plus faciles de cette manche», soupire-t-il. L'athlète de 1m90 secoue la tête: «J’ai regardé cette manche vingt fois après la course. C’est évident que j’ai voulu trop pousser dans le passage final.»
Au milieu de la déception, il y a une lueur d’espoir. Après la course, le téléphone portable du Tyrolien du Sud sonne. A l’appareil, la légende transalpine du ski, Alberto Tomba. Le double champion olympique de 1988 réconforte son talentueux compatriote et lui pronostique son avenir: «Alex, ne t’inquiète pas. Tu as été vraiment rapide jusqu’à ta défaillance. Lors de la prochaine course, tu montreras à tes adversaires.» La prochaine course? C’est ce mercredi soir à Madonna di Campiglio, là où Alex Vinatzer a terminé troisième l’hiver dernier.
La rencontre avec Didier Cuche
Madonna, c'est quasiment une épreuve à domicile pour le jeune homme de 22 ans: il a grandi à Selva di Val Gardena, à 146 kilomètres à peine. Ses parents y tiennent l’hôtel quatre étoiles Savoy – à quelques centaines de mètres seulement de la station inférieure du téléphérique Campinoi, qui mène au départ de la célèbre piste de la Saslong . Alex Vinatzer est donc entré en contact avec les grandes stars du ski dès son plus jeune âge. «Une fois, j’ai porté le numéro de Didier Cuche lors du tirage au sort des dossards, raconte-t-il. Un événement inoubliable pour moi, même si ma grande idole de jeunesse était Bode Miller.»
L’histoire de la «streakeuse»
Comme son modèle américain, Alex Vinatzer est plutôt d’humeur joyeuse. Il l’a déjà démontré il y a deux ans, lors du slalom nocturne de Schladming, en Autriche. A l’époque, une «streakeuse» à moitié nue avait déclenché le chronomètre lors de la deuxième manche, juste avant l’arrivée de l’Italien. Lorsque la police avait voulu emmener la blonde, Alex Vinatzer s'était interposé: «Laissez-la. Après tout, elle a franchi la ligne d’arrivée plus vite que moi aujourd’hui.»
Y a-t-il eu une suite à cette histoire? Alex Vinatzer affiche un sourire malicieux: «Malheureusement, cette jeune femme ne m’a plus jamais contacté. Mais peut-être me rendra-t-elle à nouveau visite cet hiver lors d’une course. J’en serais très heureux.»