L’exploit est immense. Lors de son quatrième géant de la saison, Marco Odermatt a fêté sa troisième victoire de l'hiver dans la discipline. Et pas n’importe où: sur la Gran Risa d’Alta Badia, l’une des classiques en géant sur le circuit, avec le Chuenisbärgli d’Adelboden.
A l’heure des interviews, on pourrait avoir l’impression que Marco Odermatt n’a pas remporté une épreuve de Coupe du monde. Tout au plus une course son club à Hergiswil (NW).
Même après sa huitième victoire en Coupe du monde, le Nidwaldien n’a pas fait de grandes déclarations et a préféré faire preuve d’humilité. Cette attitude extrêmement terre à terre s’explique aussi par l’histoire de celui qui, jusqu’à lundi, était le dernier vainqueur suisse à Alta Badia: Daniel Albrecht.
Daniel Albrecht conseille «Odi»
Le 21 décembre 2008, le Valaisan avait triomphé sur cette pente particulièrement sélective devant le Croate Ivica Kostelic. Moins de quatre semaines plus tard, sa carrière s'était terminée par une terrible chute lors de l’entraînement de descente sur la mythique Streif de Kitzbühel.
«Des exemples comme celui de Daniel Albrecht montrent clairement que dans ce sport, chaque jour, chaque course, tout est possible, de la victoire à la blessure grave», explique Marco Odermatt.
Daniel Albrecht a assisté à la dernière sortie de Marco Odermatt depuis chez lui, à Fiesch. «Il me rappelle fortement ma meilleure période, souffle le Valaisan à Blick. Son style de glisse n’est pas différent du mien. Il est aussi décontracté que je l’étais à l’époque.»
Malheureusement, après son succès à Alta Badia, la décontraction de Daniel Albrecht s'était alors transformée en un certain raidissement. «Soudain, je ne pensais qu’à Kitzbühel. Je voulais absolument gagner là-bas. Et cela m’a ensuite conduit à aller un peu trop vite lors de cet entraînement fatal.»
Après avoir terminé septième dimanche, Justin Murisier a pris la sixième place lundi, bien que le Valaisan ait été trop prudent lors de la première manche. «Heureusement, à mi-parcours, je me suis souvenu pourquoi j’avais terminé troisième l’année dernière sur cette piste. J’ai alors eu de grosses couilles dans le mur! Et je l’ai montré en deuxième manche.»
Si le skieur de 29 ans n’avait pas commis une grossière erreur de ski intérieur peu après, il aurait peut-être même pu monter sur le podium aux côtés de son pote Marco Odermatt. Les deux hommes partagent régulièrement la même chambre sur le circuit. «Marco me convient parfaitement. Même s’il est suisse-allemand, il est détendu comme un Romand. En plus, il parle très bien le français. Chez lui, on remarque que ses parents l’ont super bien élevé.»
Après avoir terminé septième dimanche, Justin Murisier a pris la sixième place lundi, bien que le Valaisan ait été trop prudent lors de la première manche. «Heureusement, à mi-parcours, je me suis souvenu pourquoi j’avais terminé troisième l’année dernière sur cette piste. J’ai alors eu de grosses couilles dans le mur! Et je l’ai montré en deuxième manche.»
Si le skieur de 29 ans n’avait pas commis une grossière erreur de ski intérieur peu après, il aurait peut-être même pu monter sur le podium aux côtés de son pote Marco Odermatt. Les deux hommes partagent régulièrement la même chambre sur le circuit. «Marco me convient parfaitement. Même s’il est suisse-allemand, il est détendu comme un Romand. En plus, il parle très bien le français. Chez lui, on remarque que ses parents l’ont super bien élevé.»
Daniel Albrecht, qui est depuis devenu propriétaire de Mondhaus, une société spécialisée dans la construction de maisons en bois, donne un conseil à son successeur: «Marco n’a pas besoin de trop étudier les prochaines courses. Sa forme et le réglage de son matériel lui conviennent parfaitement. En principe, il n’a plus qu’à skier et à profiter.»
Ses succès donnent à réfléchir
Comme ce lundi justement. Bien qu’il sente clairement les énormes attentes avant le départ, il skie tranquillement tout du long. A l’arrivée, il devance d’une seconde le vice-champion du monde italien et ami de Michelle Gisin, Luca De Aliprandini.
«J’ai la grande chance de pouvoir gérer les attentes élevées de mes fans et de moi-même», souligne Marco Odermatt. Si le jeune homme de 24 ans est si fort mentalement, c’est aussi parce qu’il travaille depuis des années dans ce domaine avec Monika Wicki-Hess, ancienne skieuse de Coupe du monde et cousine d’Erika Hess.
Malgré tout, il y a des moments où les succès d'«Odi» donnent à réfléchir: «Cela ne rendra certainement pas les prochaines années plus faciles pour moi, car on n’attend plus que des victoires!»