Marcel Hirscher veut remettre ça. Mais que peut-on attendre d'un homme de 35 ans qui a certes dominé la Coupe du monde pendant des années, mais qui ne s'est plus mesuré à l'élite du ski depuis septembre 2019?
L'un des principaux collaborateurs de Hirscher, octuple vainqueur du classement général de la Coupe du monde, tempère l'excitation. «Il ne faut pas avoir d'attentes démesurées dans ce cas. La motivation principale de Marcel est qu'il a envie de faire de la compétition», déclare Toni Giger, directeur sportif de l'entreprise de ski Van Deer fondée par Marcel Hirscher lui-même.
L'expert en ski le plus en vue d'Autriche, Hans Knauss (vainqueur à Kitzbühel en 1999), n'a qu'un sourire mesuré à l'évocation de ce retour: «Tous ceux qui connaissent Marcel savent très bien qu'il ne revient pas dans le cirque du ski par pur plaisir. Il est tout à fait clair qu'il a l'ambition de pouvoir skier en tête de la Coupe du monde».
Et comme Knauss réside à Schladming, non loin de la Reiteralm, il sait aussi assez précisément combien de fois Hirscher s'y est entraîné ces dernières années: «Bien que Marcel ait annoncé sa retraite en 2019, il n'a jamais abandonné l'entraînement de ski».
Des doutes sur la dureté de Hirscher
C'est un Valaisan qui est parmi les mieux placés pour juger de la capacité réelle de l'ancien champion Hirscher après sa pause de cinq ans de la compétition. Jörg Roten, originaire de Loèche-les-Bains, a travaillé ces trois dernières années comme coach dans l'équipe privée d'Henrik Kristoffersen. Et comme le Norvégien est équipé par Van Deer depuis 2022, Hirscher a effectué de nombreuses séances de test et d'entraînement avec son entraîneur suisse. «En slalom, il n'est pas encore tout à fait au point. Mais le fait est que Hirscher pratique le slalom géant à un très haut niveau», prévient le Valaisan.
Hans Knauss le sait aussi. Pourtant, le vice-champion du monde de slalom géant 2003 doute que son compatriote, qui skiera sous pavillon néerlandais, puisse sérieusement défier la superstar actuelle Marco Odermatt. «Marcel possède toujours incontestablement un virage géant d'une propreté impeccable. Mais je ne suis pas sûr qu'après sa pause en Coupe du monde, il aura la force en course qui caractérise Odermatt». Avec son style de course sans compromis, le Suisse maîtrise comme personne le fait de raccourcir les lignes de course.