Mikaela Shiffrin? Blessée. Petra Vlhova? Aussi. Sofia Goggia? Également out. Sans compter Michelle Gisin et Valérie Grenier. Samedi, lors du slalom géant de Soldeu (Andorre), cinq des dix meilleures skieuses du classement général de la Coupe du monde étaient blessées et la saison est terminée pour la plupart d'entre elles. Uniquement une coïncidence?
«Je pense que la fatigue à ce moment de la saison joue un rôle dans les nombreuses blessures - y compris la mienne», a récemment déclaré Mikaela Shiffrin. Après son étirement du ligament interne du genou, elle renonce également aux courses de Crans-Montana - on ne sait pas quand elle reviendra.
Les top-stars ont du boulot le soir
Pour l'Américaine, cette série de blessures n'est pas due au hasard. La star estime que le calendrier très serré des courses est un problème. Il pourrait en effet y avoir 41 courses chez les femmes d'ici la fin de l'hiver! C'est certes beaucoup, mais cependant pas beaucoup plus qu'auparavant. En 2012, 37 courses ont été disputées et en 2016, 40.
Mikaela Shiffrin évoque également l'environnement des courses, qu'elle considère comme étant trop lourd. «En plus des rendez-vous avec les médias et des cérémonies de remise des prix, le programme en soirée est chargé - et ce pendant les seules 60 ou 90 minutes du week-end où nous pouvons manger ou nous reposer».
Deux entraînements de descente et trois courses de vitesse sont prévus à Crans-Montana. Le vendredi et le samedi, la patinoire accueillera en outre les cérémonies de remise des prix (top 6) à partir de 18h30, suivies des tirages au sort des dossards (top 10 de la liste de départ des disciplines de la Coupe du monde). Est-ce que c'est trop?
Le comité tente de faire preuve de considération
«Le temps dont nous disposons pour récupérer est de plus en plus court», a déclaré récemment Lara Gut-Behrami. Marco Odermatt s'est prononcé dans la Luzerner Zeitung pour «une seule annonce publique des résultats et un seul tirage au sort des dossards par site de Coupe du monde le soir».
L'entraîneur de condition physique Florian Lorimier, qui s'occupe entre autres de Camille Rast et Justin Murisier, estime: «Je comprends la critique des athlètes. Car la fatigue neurologique ne doit pas être sous-estimée. Il s'agit de réflexes inconscients qui jouent un rôle important pendant une course».
A Crans-Montana, on n'envisage pas d'adapter le programme. «Nous attendons à chaque fois 3000 spectateurs, ce seront des fêtes populaires. Pour les fans, il est important de pouvoir voir les cadors du ski sans leur casque», explique Hugo Steinegger, le vice-président du comité d'organisation. Le comité essaie d'accélérer le processus pour que la soirée passe rapidement.
Avec le sourire, c'est mieux
Le co-chef de la direction de Swiss-Ski, Diego Züger, a une position claire: «Le sport est aussi un divertissement, les événements en soirée en font tout simplement partie. Il ne faut pas trop solliciter les athlètes - en même temps, c'est bien pour eux de voir comment le ski de compétition déplace les foules. A cela s'ajoutent les chaînes de télévision et les sponsors - ils sont un moteur du ski et ont besoin de visibilité».
L'ancien champion de slalom Didier Plaschy est d'accord. «De toute façon, si l'on aborde ces obligations avec le sourire et la gentillesse, tout se passe plus facilement», ajoute le Valaisan.