L'année 2024 commence par un désastre pour Loïc Meillard (27 ans). Lors du slalom géant d'Adelboden, le Valaisan aux racines neuchâteloises fait sauter ses fixations sans raison apparente juste avant la pente d'arrivée, comme il l'avait déjà fait en début de saison à Sölden. Trois jours plus tard, le vice-champion du monde de slalom géant est à nouveau abandonné par ses fixations lors de l'entraînement de la descente du Lauberhorn.
Le président de Swiss Ski Urs Lehmann se fait alors beaucoup de souci pour Loïc Meillard: «Si un athlète voit ses fixations se défaire aussi souvent en si peu de temps, sans avoir commis d'erreur, le risque est grand qu'il perde toute assurance, car il n'aura plus confiance en son matériel au départ de la course».
Deux podiums en trois courses
C'est pourquoi le fait que Meillard déborde de confiance à peine quatre semaines plus tard s'apparente presque à un miracle du ski. En l'espace de huit jours, il décroche deux podiums. Il se classe troisième lors du premier super-G à Garmisch et deuxième au slalom de Chamonix derrière Daniel Yule (30 ans).
«Loïc m'a beaucoup impressionné à Chamonix», s'enthousiasme l'expert de Blick et légende du ski Bernhard Russi (75 ans). «Cinquième après la première manche, il a dû faire face à des conditions extrêmement difficiles lors de la deuxième. Non seulement la piste, mais aussi la lumière étaient nettement moins bonnes lors de son départ que pour Daniel Yule. Alors que le champion olympique Clément Noël a perdu plus de deux secondes sur Daniel dans ces conditions, Loïc n'a perdu qu'un peu plus d'une seconde - vraiment fort!»
Un athlète modèle absolu
Le fait que son équipementier, Rossignol, ait réglé le problème des fixations après les semaines de Coupe du monde dans l'Oberland bernois est l'une des raisons pour lesquelles le skieur de 27 ans a réussi à redresser la barre en si peu de temps. Mais le prince du ski alpin du Liechtenstein, Marco Büchel, voit d'autres raisons pour lesquelles le fils de l'ancien détenteur du record suisse de ski de vitesse va vraiment décoller dans la deuxième partie de la saison. «Pour moi, Loïc est le plus fort des Suisses sur le plan purement technique du ski. Pour pouvoir vraiment exploiter cette classe, il a besoin de conditions vraiment difficiles. Et si les températures restent aussi élevées qu'à Chamonix, nous allons assister à de nombreuses courses avec des conditions très difficiles dans les semaines à venir. Cela parle aussi en faveur de Loïc Meillard parce que son matériel fonctionne parfaitement sur la neige salée».
Autre chose: «Loïc est un athlète modèle absolu, qui ne néglige aucun détail lors de la préparation de la saison. Alors que d'autres athlètes commencent lentement mais sûrement à faiblir, il ne manquera certainement pas de jus en fin de saison».
Samedi prochain, lors du slalom géant de Bansko, Loïc Meillard sera toutefois confronté à un géant en grande forme. Son nom? Marco Odermatt.