Rarement l'ambiance lors d'une reconnaissance de la piste n'a été aussi mauvaise qu'avant ce super-G sur la Kandahar de Garmisch. Les fortes pluies et les températures douces avaient fortement détrempé la piste. C'est pourquoi le directeur de course de la FIS, Markus Waldner, a même failli annuler la course samedi matin.
Après que la piste ait été à nouveau préparée avec du sel et de l'eau, le jury a tout de même fait passer le feu au vert. Le Valaisan Justin Murisier (14e) aurait toutefois préféré que Waldner applique son plan initial: «Cette compétition n'était pas digne de la Coupe du monde. C'était pire que lors d'une course FIS!» Le Grison Stefan Rogentin (29 ans, troisième meilleur Suisse avec une septième place) fronce également les sourcils: «Pendant la course, je m'ennuyais à mourir!»
Marco Odermatt, quatrième depuis Kvitfjell en mars 2022 (et douze fois de suite sur le podium), a lui aussi des mots très clairs: c'est la première fois qu'il se retrouve à côté du podium d'un super-G de Coupe du monde. «Je ne dis pas que c'était pire que lors d'une course FIS. Mais ce n'était pas non plus mieux qu'une épreuve du domaine FIS».
«La mise en place du parcours était bien trop simple»
Odermatt reprend son souffle avant d'être plus concret: «Je voudrais tout d'abord féliciter l'équipe de la piste pour avoir réussi, dans des conditions très difficiles, à préparer une piste qui a tenu aussi longtemps. Mais le tracé était trop simple, cette manche comportait tout au plus cinq véritables virages. De plus, la neige était extrêmement lente et molle. En poussant au départ, mes bâtons se sont enfoncés d'une trentaine de centimètres. À la deuxième porte, j'avais l'impression d'être après le ski au printemps».
Le double vainqueur du classement général de la Coupe du monde remet donc sérieusement en question Garmisch en tant qu'organisateur de courses de vitesse. «Je peux certes comprendre les gens du comité d'organisation qui veulent organiser des courses de Coupe du monde sur cette piste chargée d'histoire. Mais l'arrivée ne se trouve ici qu'à 700 mètres. Il y a donc relativement peu de chances que les températures soient suffisamment basses à cette période de l'année. Et à mon avis, il ne faut pas que nous fassions du super-G fin janvier sur une piste salée».
Le Nidwaldien plaide pour que la FIS fasse de Garmisch une destination exclusivement dédiée au slalom: «Contrairement à nous, les slalomeurs sont habitués aux pistes salées. Et comme Garmisch possède, avec le Gudiberg, la pente parfaite pour le slalom, celle-ci devrait, à mon avis, avoir une place fixe dans le calendrier de la Coupe du monde».
Un matelas de 71 points dans la lutte pour le globe de cristal
Odermatt peut toutefois tirer deux enseignements positifs de ce super-G: «Je suis heureux que mon coéquipier Loïc Meillard soit sur le podium aux côtés de Nils Allegre et Gugliemo Bosca, c'est totalement mérité. Comme je me suis classé devant Vincent Kriechmayr et Cyprien Sarrazin, j'ai même pu légèrement augmenter mon avance au classement général du super-G».
Avant les trois dernières courses de cette discipline, le skieur de 26 ans compte 71 points d'avance sur Kriechmayr dans la lutte pour le petit globe et 161 points sur Sarrazin, le double vainqueur de Kitzbühel.