L'avant-dernière course de sa carrière n'a pas réussi à Beat Feuz. Le vainqueur de l'année dernière a dû se contenter de la 28e place à Kitzbühel. L'une des personnes qui suit avec un intérêt tout particulier la tournée d'adieu de l'Emmentalois est le Davosien Ambrosi Hoffmann. L'homme de 45 ans – qui a remporté la médaille de bronze en 2006 lors du super-G des JO – a été le premier compagnon de chambre de «Kugelblitz» sur le circuit de la Coupe du monde.
Et il s'en souvient bien: «Beat a partagé une chambre avec moi pour la première fois lors des finales de la Coupe du monde 2007 à Lenzerheide, où il a fait ses débuts au plus haut niveau en tant que tout nouveau champion du monde junior. Il était sympathique et très sûr de lui. Il ne connaissait pas la timidité dans ses rapports avec les autres skieurs, bien plus confirmés que lui. Beat était un roublard, dans le bon sens du terme. Et avec sa 14e place, il s'est tout de suite classé dans les points pour sa première course en Coupe du monde.»
Rapide malgré peu d'entraînement
Ambrosi Hoffmann se souvient tout particulièrement de moments passés avec Feuz à Lake Louise, en 2011. «Beat ne quittait que très rarement sa chambre à l'époque, il ne s'entraînait vraiment que le strict minimum. Je pense qu'il n'est jamais resté assis plus d'un quart d'heure sur un home-trainer. En revanche, il accélérait sur la piste. Deuxième derrière Didier Cuche et il n'a manqué la victoire que pour quelques centièmes.»
Après la retraite d'Ambrosi Hoffmann en 2012, Beat Feuz a changé de colocataire et s'est retrouvé avec Marc Gisin. «L'un de nos camps en Argentine était légendaire, raconte le skieur d'Engelberg. Il a plu pendant six ou sept jours. Beat a eu la sagesse d'emporter un jeu de fléchettes, sur lequel nous avons tiré durant des jours. À un moment donné, j'avais tellement joué que j'avais mal au bras droit quand je lançais. Pour Beat, il était hors de question d'arrêter. Mais tout à coup, lui aussi s'est plaint de courbatures dans le bras droit. On a donc continué à jouer avec le bras gauche…» Car la résilience, «Kugelblitz» connaît.