Le Covid plane sur Pékin
Les skieuses suisses ont peur de manquer les JO

Actuellement, les rêves s'envolent dans le monde du ski féminin à cause du Covid. Et pourtant, le point culminant est encore à venir avec les Jeux olympiques de Pékin (4-20 février 2022).
Publié: 03.01.2022 à 10:17 heures
Pour Camille Rast, manquer les Jeux serait «une catastrophe».
Photo: keystone-sda.ch
Mathias Germann

Quel est l’avenir du cirque blanc? Les dernières semaines ont suscité de nombreuses questions, surtout chez les femmes. Et de la peur. «Tout cela n’est pas simple. Je me fais du souci et je sais ce qui est en jeu», déclare Wendy Holdener (28 ans). Ce qu’elle veut dire par là, c’est qu’un simple test positif peut la conduire à dix jours (au moins) d’isolement. Selon le calendrier, cela peut avoir une influence énorme sur la saison et ses enjeux.

Lara Gut-Behrami en sait quelque chose. Avant le week-end de vitesse à Val d'Isère (FRA), elle a été contrôlée positive. La Tessinoise a quitté le circuit et s’est isolée chez elle à Udine (ITA). Elle devait initialement manquer quatre courses. Mais comme son PCR est à nouveau revenu positif au bout de dix jours, elle a dû faire l’impasse sur une autre épreuve.

Lara Gut-Behrami n'est pas seule

Les conséquences ont été énormes puisque Lara Gut-Behrami ne devrait plus avoir aucune chance de remporter le classement général de la Coupe du monde. Et le petit globe de cristal du géant semble également hors de portée. «C’est vraiment dur, souffle l’entraîneur en chef des femmes Beat Tschuor. Bien que Lara se sente bien, elle ne peut pas exercer son métier. Mais c’est le règlement.»

Lara Gut-Behrami n’est de loin pas la seule skieuse de haut niveau à avoir dû être isolée. D’autres stars comme Mikaela Shiffrin (USA), Katharina Liensberger (Autriche) et Alice Robinson (Nouvelle-Zélande) ont également été touchées.

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Même le directeur de course féminin Peter Gerdol a été testé positif. Markus Mayr, le suppléant de Peter Gerdol, a déclaré dernièrement: «Le problème du Covid accompagne également la FIS. C’est vraiment dommage que les choses se passent comme cela dernièrement, y compris pour les meilleures skieuses.» A-t-il peur que la saison doive s’arrêter? «Il y aura sans doute d’autres abandons, mais ça va continuer ainsi.»

Federica Brignone (ITA) est moins optimiste. «Si la situation s’aggrave dans les prochaines semaines, il faudra alors se poser des questions», a affirmé la gagnante du classement général de la Coupe du monde 2020 sur «Eurosport».

La FIS plus stricte

Mais la FIS a récemment encore serré la vis en rapport au coronavirus et son variant Omicron. Désormais, un test n’est plus valable 72 heures, mais seulement 48. Ce délai est nécessaire pour participer aux entraînements et aux compétitions.

«Avec une équipe aussi importante que la nôtre, c’est déjà très pénible, soupire Beat Tschuor. Les athlètes devraient pouvoir se concentrer sur le sport – mais c’est difficile en ce moment. Nous sommes dans une phase extrêmement sensible.» Camille Rast, l’étoile montante suisse de la saison, rejoint son entraîneur: «Ces nombreux tests ne sont pas faciles pour la tête. Tu peux être positif, mais pas malade. Tout cela prend beaucoup d’énergie.»

Et cela ne changera guère, au contraire. La FIS a également introduit des mesures plus strictes en ce qui concerne l’hébergement des équipes, notamment dans les salles à manger. Désormais, les athlètes ne devront plus se servir au buffet et, si possible, manger dans des salles séparées. Le but est de limiter au maximum le contact avec les touristes.

Et que se passerait-il si une athlète était contrôlée positive juste avant les Jeux olympiques de Pékin (à partir du 4 février)? «Ce serait une catastrophe, répond d’emblée Camile Rast. Malheureusement, c’était déjà le cas pour certaines à Tokyo. La seule chose que nous pouvons faire, c’est attention.» Wendy Holdener abonde dans ce sens: «J’essaie de ne pas voir beaucoup de gens, et toujours les mêmes. Je garde mes distances. Et j’espère que les autres sont également attentifs.»


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