L’image est terrible. Le visage d’Urs Kryenbühl est empli de désespoir après sa 39e place lors de la descente de Val Gardena, en Italie. Son regard est complètement vide. «Je crains que les effets secondaires liés à son attitude de refuser le vaccin ne déstabilisent trop Urs», déclare alors un membre de Swiss-Ski à Blick.
Dix jours se sont écoulés depuis ce moment. Bien que le Schwytzois ne se soit pas fait vacciner dans l’intervalle, il est méconnaissable à Bormio. Ses yeux brillent, il sourit. «Je me sens déjà beaucoup plus à l’aise sur cette piste qu’à Val Gardena», explique Kryenbühl pour la énième fois.
Il aime tant la Stelvio
En forçant un peu le trait, on pourrait même dire que la piste du Stelvio est la deuxième maison du jeune homme de 27 ans. En 2019, «Ürsel» avait réussi pour la première fois à monter sur un podium de Coupe du monde en terminant deuxième sur ces pentes particulièrement sélectives. Douze mois plus tard, il était monté à nouveau sur la boîte, sur la troisième marche cette fois, après sa folle chevauchée sur celle qui fut la piste des Championnats du monde de 1985 et 2005.
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En 2021, le Schwytzois est toutefois passé au travers de sa course et avait été éliminé après quelques secondes seulement.
Mais il y a une vraie relation d’amour entre Urs Kryenbühl et la Stelvio. Sur quoi repose-t-elle? «Contrairement à Val Gardena, cette piste ne comporte pratiquement pas de plats. De plus, la plupart des passages sont ici fortement verglacés, et mes skis Fischer fonctionnent bien dans ces conditions.»
«Il y a ici beaucoup de passages à l’ombre, que beaucoup d’athlètes ont du mal à gérer. Peut-être que je peux mieux gérer cela», suppose-t-il aussi.
«Je ne lis plus les commentaires»
Et visiblement, Urs Kryenbühl a désormais trouvé la recette adéquate pour lutter contre les nombreuses hostilités. Début novembre, il a fait savoir, tout comme son coéquipier Ralph Weber, qu’il ne voulait pas se faire vacciner contre le Covid jusqu’à nouvel ordre. Selon les informations de Blick, le Schywtzois aurait été menacé de mort.
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«Il y a déjà eu quelques attaques très dures et surtout très personnelles qui m’ont énormément touché», acquiesce le skieur d’Unteriberg. Mais la situation s’est finalement calmée. «Comme les résultats à Val Gardena n’ont pas été à la hauteur de mes espérances, l’intérêt du public pour moi a diminué. Entre-temps, j’ai aussi appris à mieux me protéger. Quand Blick publie un article sur moi, je ne lis plus les commentaires des lecteurs en-dessous.»
Pas de vaccin, pas de JO
En cas d’une place dans le top 7 lors d’une prochaine descente, il remplirait les critères de sélection pour les Jeux olympiques de Pékin. Mais pour pouvoir se rendre en Chine, il devrait se faire vacciner avant le 13 janvier.
Urs Kryenbühl accepterait-il de se faire piquer pour les Jeux olympiques? Jusqu’à présent, il n’a pas répondu clairement à cette question. Et ce n’est pas après son résultat de Bormio que cela va changer.