Lara Gut-Behrami ne mâche pas ses mots. «Si les gens dans la zone d'arrivée se promènent en t-shirt et que ceux devant la télévision portent un maillot de bain, cela n'a aucun sens. Cela ne leur donne pas envie d’aller skier eux-mêmes.» Dans le viseur des paroles de la Tessinoise: le début de la Coupe du monde fin octobre à Sölden, en Autriche.
Bien que cette course ait été reportée d'une semaine par le FIS (28 et 29 octobre), ce n'est pas suffisant aux yeux de Lara Gut-Behrami. La tendance de ces dernières années est claire et ne lui plaît pas. «Nous avons moins de neige en novembre et beaucoup en avril. Pour de nombreux athlètes, il serait logique de commencer à la mi-novembre.»
Depuis le tournant du millénaire, l'ouverture de la saison a lieu chaque année dans l'Ötztal – toujours en octobre. L'idée: d'une part, stimuler les ventes de skis et, d'autre part, réveiller l'envie de skier. Lara Gut-Behrami doute que ce soit le cas aujourd'hui.
«Quand les gens regardent des courses chez eux par 25 degrés, ils ne pensent pas que c'est du ski. Cela n’arrive que lorsqu’il fait plus froid et que la neige est là. Ce serait aussi une meilleure publicité pour notre sport.» Pour la Tessinoise, c'est clair: la FIS doit revoir les règles du calendrier du ski.
«Les gens travaillent contre la nature»
Michelle Gisin est également d'accord. «Certaines choses pourraient également être optimisées en matière de voyages. Nous n'empruntons pas toujours le chemin le plus court d'un site de Coupe du Monde à l'autre. Globalement, j'ai l'impression que les gens travaillent contre la nature plutôt que d'avancer face au changement climatique.»
L'Obwaldienne constate que le ski sur les glaciers devient de plus en plus précaire en été. Elle est consciente qu'en tant que skieuse, elle n'est pas particulièrement respectueuse de l'environnement. «C’est plutôt le contraire. J'essaie juste de trouver des solutions respectueuses pour le climat.» Pour elle, c'est clair: il ne faut pas seulement regarder les prochaines années, mais penser à dix ou vingt ans.
Lorsqu'on lui a demandé si, comme la Formule 1, elle soutiendrait une interdiction de s'entraîner à certaines périodes – par exemple en été – Michelle Gisin a répondu: «Ce serait une option.» Par exemple, vous pourriez créer une «zone sans neige» du 1er juillet au 31 août pour protéger la nature.
Interdire de s'entraîner en juillet et en août, une bonne idée?
Le problème est évident: des coureuses comme la star néo-zélandaise du slalom géant Alice Robinson s'entraînent en juillet et en août dans l'hémisphère sud – on ne peut pas lui interdire de le faire. Et d’ailleurs: comment vérifier si quelqu’un voyage sur des glaciers?
Des questions sur des questions. Pour Michelle Gisin, c'est clair: «À un moment donné, on devrait faire table rase. Réfléchissons bien à tout et reconstruisons à partir de zéro.»