Ambiance printanière à Crans-Montana. Dans l'aire d'arrivée de la piste du Mont Lachaux, à 1545 mètres d'altitude, il fait presque un temps à se mettre en t-shirt. Le soleil brûle, il n'y a presque pas de nuages ou de vent. Mais il n'y a pas que la température (six degrés) qui est élevée – il y a aussi la voix de certaines skieuses après le premier entraînement de descente. «La partie inférieure de la piste n'est pas digne d'une Coupe du monde. Tu n'as pas d'adhérence, tu glisses – ce n'est pas bon», détaille Jasmine Flury.
La championne du monde de descente n'est pas la seule à critiquer la piste du Mont Lachaux. La Norvégienne Kajsa Vickhoff Lie estime qu'ils «ne sont pas les meilleurs saleurs ici. On devrait faire venir 100 Norvégiens pour faire ce travail – ce serait parfait.» Il ne faut pas saler plus, mais bien. Cela signifie pour elle: d'abord glisser, ensuite saler – et laisser la piste reposer pendant au moins 30 minutes. Puis, elle montre du doigt le passage final et dit: «Regarde, maintenant, ils salent. Pendant l'entraînement. C'est trop tard.»
«Juste mou»
Michelle Gisin se montre plus modérée, mais parle d'une neige «grasse». La leader de la Coupe du monde de descente Stéphanie Venier estime que «c'est difficile, juste mou – classique de Crans-Montana, quoi.» Enfin, pour la reine du ski italien Federica Brignone, ce n'est pas le passage final qui pose problème, mais la partie supérieure, «mais ce n'est pas dangereux».
En effet, il n'y a pas eu de chute pendant longtemps – jusqu'au dossard 53 et Ania Monica Caill. La Roumaine chute après la ligne d'arrivée, reste allongée et est transportée à l'hôpital de Sion. On craint une blessure à l'épaule. La meilleure Suissesse est Lara Gut-Behrami, neuvième (+0,64) – mais les temps et les classements n'ont vraiment pas de signification.
«Deux endroits problématique»
Retour sur les critiques des skieuses. Blick confronte le chef de piste Patrice Morisod. Il avoue: «Nous avons deux endroits problématiques. D'abord la Bosse du Président et ensuite la pente d'arrivée. J'accepte les objections. Mais c'est juste que le sel n'agit pas éternellement.»
Pour lui, il est clair qu'il faut supprimer l'entraînement du jeudi – à cause de la hausse des températures – mais aussi pour ménager la piste. En effet, les météorologues prévoient six degrés de plus au départ à 2210 mètres. «Si nous roulons, c'est une connerie, lâche Patrice Morisod. Nous mettrions alors en péril la course de vendredi.»
Un saut totalement inutile?
Mais il y a encore quelque chose qui fait tourner la tête de Flury: le saut d'arrivée. «Il y a une arête. Et puis on atterrit dans la neige molle. C'est la même chose chaque année. Je ne comprends pas pourquoi ce saut est nécessaire. Il est inutile.»
Ceux qui pensent que Patrice Morisod s'en fiche se trompent: «Jasmine a raison, nous avons encore le saut. Et je trouve aussi qu'il n'a aucun sens d'un point de vue sportif – ce saut est une affaire de marketing, car grâce à lui, on peut placer de la publicité.»