La joie de la médaille de bronze olympique de Fanny Smith reste en travers de la gorge des Suisses. La skieuse vaudoise a certes franchi la ligne d’arrivée en troisième position, mais les grandes discussions ont alors commencé.
A-t-elle gêné son adversaire Daniela Maier de manière irrégulière? Oui, répond le jury. Klaus Waldner, directeur des courses de ski cross à la FIS, explique la décision comme suit: «De notre point de vue, Fanny Smith aurait pu aller tout droit ou se déporter vers la droite, il y avait suffisamment de place. Elle fait cependant un grand écart vers la gauche, qu’elle n’aurait pas dû faire, et se retrouve sur les skis de l’Allemande. Celle-ci perd beaucoup de vitesse et termine quatrième. Au moment de la collision, les deux étaient à la même hauteur. Daniela Maier aurait probablement dépassé Fanny de toute façon, mais le contact l’a fait atterrir à côté du podium. Dans le règlement, une telle action est sanctionnée par un carton jaune, ce qui entraîne une disqualification. Nous avons dû prendre cette décision.»
Fanny Smith n’en revient pas. Visiblement énervée, elle discute à l’arrivée avec différents soigneurs et bénévoles. Sur les images télévisuelles, on voit la Canadienne Marielle Thompson, deuxième, sauter juste devant de Fanny Smith. La Suissesse n’a pas d’autre choix que d’atterrir en écartant ses skis, touchant malencontreusement l’Allemande. La Suédoise Sandra Näslund n’a rien à voir avec tout ce cirque. La dominatrice de la saison part en tête et remporte l’or haut la main.
Ralph Pfäffli, l’entraîneur en chef des Suisses en ski cross, est clair dans son interview à la SRF et tire à boulets de canon sur la FIS: «Cette décision est un non-sens total! Tout le monde est surpris.»
«Il faut d’abord laisser passer»
«C’est facile d’expliquer pourquoi le ski de Fanny est parti sur le côté. Une adversaire skie sur ses fixations.» Quelles sont maintenant les possibilités pour Swiss Ski de contester cette décision? «Aucune. Nous n’avons aucune chance de faire encore appel ici.»
Daniela Maier, désormais médaillée de bronze, s’est montrée compatissante au micro de la SRF: «Je dois d’abord laisser passer cela. Ce dénouement est bien sûr bon pour moi, mais je suis vraiment désolée pour Fanny.» Comment voit-elle la scène décisive? «La phase finale a été un combat acharné. J’ai essayé de bien prendre les éléments et de pousser dans la descente. Je passe à l’intérieur et ensuite nous nous touchons. J’ai perdu beaucoup de vitesse.» L’Allemande ne veut pas juger s’il s’agissait d’une action irrégulière de la Vaudoise. «À la fin, le jury en a décidé ainsi», dit-elle simplement.