«C'est un scandale, une honte.». Le journaliste de la RTS, Matthieu Juttens, ne mâchait pas ses mots après la décision des juges en ski cross. «Ça doit être autour de son cou, mais pas en travers de la gorge», s'exclame-t-il.
L'histoire était belle. Trop belle, peut-être. Victime d'une contusion osseuse en janvier à Nakiska au Canada, la Vaudoise avait réussi un sacré truc en Chine. Lancée dans un contre-la-montre pour être au départ, la Villardoue avait puisé dans ses ressources pour empocher une deuxième médaille de bronze après celle décrochée aux JO de Pyeongchang il y a quatre ans.
Contrainte de faire fi de ses maux, aidée par des antidouleurs, Fanny Smith avait résisté aux cinq manches d'une journée éprouvante pour aller chercher cette médaille de bronze qui valait presque l'or au vu des circonstances. Un peu comme l'argent de la descente de Sofia Goggia.
Sous la neige de Zhangjiakou, le titre est revenu à la Suédoise Sandra Näslund, l'argent à la Canadienne Marielle Thompson et donc le bronze à l'Allemande Daniela Maier.
«Personne n'a compris la décision»
Après de longues minutes à revisionner la fin du run, le jury a estimé que Fanny Smith avait volontairement gêné Daniela Maier dans la dernière ligne droite. Elle-même gênée par Marielle Thompson, la Vaudoise a plaidé son cas en disant qu'elle ne pouvait pas faire autrement. Sans succès.
«Personne n'a compris la décision, a soufflé Ralph Pfäffli, entraîneur de Fanny Smith, au micro de la RTS. Je suis sûr que même Daniela Maier ne pense pas que cet écart était fautif.» L'entraîneur et sa skieuse ne comprennent pas comment cette action a pu terminer en carton jaune et disqualification pour la Vaudoise. «Elle est à terre, triste», précise-t-il.
Deuxième Suissesse encore en lice au stade des quarts de finale, Talina Gantenbein a connu l'élimination, terminant 3e de sa série. Saskja Lack n'a quant à elle pas passé le cap des 8es de finale.