Pas de médaille pour Fanny Smith. A l'aube de ses 30 ans — elle les fêtera en mai —, la skieuse de Villars-sur-Ollon pensait avoir décroché le bronze olympique à Pékin en ski cross. Son rêve n'aura duré que quelques minutes, le temps que le jury ne la disqualifie.
En direct, le journaliste à la RTS et commentateur de la compétition Matthieu Juttens n'a pas hésité à se mouiller en n'affichant pas sa réserve habituelle: «C'est une honte, un scandale!»
En Suisse, la pilule semble difficile à avaler. Cette décision du jury – qui ne peut être remise en question par un protêt – semble incompréhensible. Même la désormais médaillée de bronze allemande, Daniela Maier, a secoué la tête dans la raquette d'arrivée.
«Les membres du jury, bien installés devant leurs écrans, n’ont visiblement jamais fait de skicross…», a commenté sur Twitter John Nicolet, collègue de Matthieu Juttens et spécialiste de ce sport.
La RTS est très militante sur le dossier: sur le plateau à Pékin, Fred Scola s'est fendu d'un «#injustice».
Lionel Pittet du «Temps» parle de «parfum de scandale» dans son article.
Pour Emily Sarsfield, octuple championne britannique de ski cross, la situation est claire: Fanny Smith méritait sa médaille de bronze. «Je suis totalement choqué, écrit-elle sur Twitter. Il n'y a rien d'intentionnel dans ce geste, elle évite d'atterrir sur Marielle (ndlr: Thompson, vice-championne olympique).»
«Fanny Smith, notre championne»
Deux autres voix écoutées du sport romand, Laurent Favre, chef de la rubrique Sport au «Temps» et David Lemos, journaliste à la RTS, ont profité de ce coup de théâtre pour comparer cette situation au football. Les «super ralentis» changent le sport et «n'importe quel geste peut soudain apparaître délibéré, exagéré, illégal», notent-ils.
Pour terminer sur une note plus positive, Philippe von Burg explique que, peu importe le résultat, Fanny Smith reste la championne des Suisses.
A noter que le dossier n'est peut-être pas complètement clos.