Rarement l'ambiance avant une course au Lauberhorn aura été aussi morose dans le peloton des coureurs qu'avant la descente raccourcie de ce jeudi. Cela s'explique d'une part par l'état de certains passages clés. L'Italien Dominik Paris est remonté: «Depuis que je participe à des courses ici, le Brüggli-S n'a jamais été dans un aussi mauvais état que cette année. Mais la piste est aussi assez cassée à d'autres endroits».
Après le premier entraînement, les athlètes pensaient que la piste évoluerait positivement jusqu'à la deuxième descente. «Mais ce n'est clairement pas ce qui s'est passé, doit constater Marco Odermatt. Mardi, j'étais l'un des rares coureurs à trouver que l'état de la piste n'était pas si mauvais. Lors du deuxième entraînement, les conditions au Brüggli étaient pires que la veille.»
Wengen ne s'y prête pas
En revanche, la performance d'Odermatt a été particulièrement bonne ces derniers jours, précisément dans ce passage techniquement si difficile. Lors des deux entraînements, le Nidwaldien a réalisé le meilleur temps dans la partie du Brüggli.
Pourtant, le leader du classement général de la Coupe du monde ne cache pas qu'il n'est pas fan du fait qu'une descente raccourcie, initialement prévue à Beaver Creek, se déroule à Wengen deux jours avant la descente originale: «Je n'aime pas que, lors des classiques de la Coupe du monde comme Wengen ou Kitzbühel, on ajoute au programme des courses qui ont dû être annulées ailleurs. Une course supplémentaire dévalorise d'une part la descente originale, à laquelle s'ajoute, surtout ici à Wengen, le facteur énergie».
Le Zurichois Niels Hintermann ajoute à ce sujet : «La piste originale fait ici quatre kilomètres et demi de long. Et la version raccourcie est plus longue que la plupart des autres descentes du calendrier de la Coupe du monde. C'est pourquoi Wengen est particulièrement inadapté à l'organisation de deux descentes en trois jours».
Le grand dominateur de l'année dernière faiblit
Hintermann a été le dernier Suisse à remporter une descente de Coupe du monde en mars 2022 à Kvitfjell. Il y a toutefois de fortes chances que cette série prenne fin dans les trois prochains jours. D'autant plus que le grand dominateur de l'année dernière, Aleksander Aamodt Kilde, est en difficulté après son échec en slalom géant à Adelboden (deuxième derrière Odermatt).
Le Norvégien, qui a triomphé l'an dernier au Lauberhorn en descente et en super-G, a fait l'impasse sur le deuxième entraînement. Son équipementier Christian Höflehner en explique les raisons: «Il n'est pas à 100%. Je ne sais pas s'il pourra disputer toutes les courses à Wengen».
C'est pourquoi les experts s'accordent à dire que Marco Odermatt abordera la descente raccourcie en tant que grand favori. Mais le champion du monde précise encore une fois que cette course n'a pas la plus grande importance pour lui: «Si on gagne ici la descente raccourcie le jeudi, ce ne sera certainement pas la même chose que si on triomphe le samedi lors de la vraie descente du Lauberhorn».