Cela fait trois semaines qu'Aleksander Aamodt Kilde a gravement chuté dans le dernier virage à Wengen. Héliporté, le Norvégien avait finalement souffert d'un déboîtement de l'épaule ainsi que d'une large coupure au mollet. Presque un moindre mal quand on a vu l'intensité du choc – même si les images de sa blessure restent impressionnantes.
Ce jeudi, le compagnon de Mikaela Shiffrin a expliqué qu'il n'était pas certain de pouvoir un jour remonter sur des skis. Il va se battre pour «revenir à ce que j'aime» mais il est encore un peu tôt pour le certifier. La rééducation va être longue.
Dans un entretien avec Eurosport, Kilde est revenu sur ces deux dernières semaines «douloureuses» selon ses dires. «Je suis en fauteuil roulant pour quelques semaines encore, et j'ai toujours des douleurs, mais je peux faire des choses par moi-même», explique-t-il au média français. Le Norvégien avoue que son état d'esprit est aussi meilleur.
«Je ne sentais plus mes jambes»
Le vainqueur du général en 2020 revient également plus en détails sur les jours qui ont précédé sa chute. Le Scandinave avait fait l'impasse sur le deuxième entraînement, le tirage des dossards et la remise des prix de la veille. «Le samedi, je me suis réveillé et j'ai senti que l'état ne s'était pas amélioré, confie-t-il. J'aurais peut-être dû ne pas prendre le départ. Mais c'est facile à dire après coup.» Il admet toutefois qu'il ne refera pas cette erreur une deuxième fois.
Dans son interview à Eurosport, Kilde répète aussi qu'il n'a aucun souvenir de la chute en elle-même. Il a perdu connaissance à deux reprises. Et entre deux? «Je me souviens m'être réveillé avec une intense douleur à l'épaule», explique-t-il. Puis, quand il est de nouveau revenu à lui, le Norvégien a vu sa jambe en sang.
«J'ai essayé d'être le plus calme possible, je me concentrais sur ma respiration, confie-t-il. Je ne sentais plus mes jambes, je voulais juste rester en vie.»
Une piécette sur Odermatt
Finalement, Kilde a été héliporté et sauvé. Il s'en sort donc avec cette grosse coupure. Celle-ci aurait toutefois pu être atténuée si le Norvégien avait porté une combinaison anti-coupure. «Mais c'était la dernière fois, proclame-t-il. À partir de maintenant, j'en mettrai une à chaque course.» Pour lui, la sécurité dans le sport doit prévaloir.
Avant de le quitter, les journalistes d'Eurosport posent une dernière question au Norvégien: qui de Marco Odermatt ou Cyprien Sarrazin va lui succéder et remporter le petit globe de descente? «La question est difficile, esquive dans un premier temps Kilde. Mais je pense que la régularité de Marco lui donnera un avantage sur Cyprien. Mais si le Français évite les erreurs, il a encore toutes ses chances. Ça va être fou jusqu’à la dernière course…» Et si c'est le roi de la descente qui le dit, cela promet.