Justin Murisier est impitoyable. Impitoyablement honnête. Lorsqu'en décembre 2016, Stéphane Cattin, alors directeur alpin chez Swiss Ski, qualifie la prestation de ses protégés lors du géant de Val-d'Isère de «beaucoup trop passive», l'homme du Jura bernois se fait publiquement rabrouer par Murisier: «Notre directeur alpin se facilite grandement la tâche. Il ne fait que de nous regarder pendant les courses. Il ne nous a jamais rendu visite à l'entraînement. Il n'a aucune idée de la manière dont nous travaillons vraiment».
Désormais, le Valaisan cloue le bec à l'Autrichien qui a été son entraîneur en chef de 2013 à 2014, Walter Hlebayna. Ce Salzbourgeois d'origine est depuis deux ans le président de la fédération de ski du Vorarlberg, une région en Autriche. Dans cette fonction, cet homme de 55 ans est également coresponsable de l'organisation du parallèle de Lech. Cette course a été boycottée par Marco Odermatt, Loïc Meillard et Justin Murisier. «Tant que la FIS n'adapte pas les règles de ce format inéquitable, une participation à cette discipline n'a aucun sens pour nous», expliquait le Bagnard dans Blick.
Un commentaire embarrassant
Après que le journal autrichien «Kronen-Zeitung» a repris cette histoire, Walter Hlebayna s'est senti obligé de faire le commentaire suivant sur la page Facebook de la «Krone»: «Que Murisieer soit de la partie ou non n'intéresse absolument personne.» Walter Hlebayna n'écrit même pas correctement le nom de son ancien protégé… Le Valaisan réplique donc avec une bonne dose d'ironie: «Merci Walter! Tu me manques beaucoup...»
Justin Murisier règle désormais ses comptes avec son ex-chef: «Si un enfant écrit quelque chose comme ça, je n'ai aucun problème. Mais ce commentaire stupide vient d'un homme qui occupe un poste de direction. Ça fait réfléchir.» Le franc-tireur du Val des Bagnes en rajoute: «Hlebayna aurait pu m'appeler pour avoir une vraie discussion avec moi. Au lieu de cela, il s'en tient à ce post sur Facebook. C'est vraiment petit!»
Moustache en l'honneur de William Besse
Ce qui est fort en revanche, c'est la manière dont Murisier, spécialiste du slalom géant, évolue dans les disciplines de vitesse. A Lake Louise, le troisième du dernier géant d'Alta Badia a laissé derrière lui quelques descendeurs confirmés lors du dernier entraînement et s'est ainsi qualifié pour la première fois pour une descente de Coupe du monde.
Pour sa première dans la discipline reine, le garde-forestier de formation veut rappeler, au moins visuellement, le vainqueur de Wegen en 1994. «William Besse avait gagné à Wengen avec une moustache reconnaissable. En l'honneur de William, je me suis fait la même.»
Mais la descente du samedi pourrait à nouveau être compromise en raison des conditions météorologiques. Pour rappel, celle de vendredi a déjà été annulée.