C'est un combat qui s'annonce grandiose. D'un côté, Mikaela Shiffrin, 70 fois vainqueure en Coupe du monde et peut-être la meilleure skieuse de l'histoire. De l'autre, Lara Gut-Behrami, double championne du monde et skieuse suisse la plus rapide de ces 15 dernières années. Lors du premier slalom géant de la saison à Sölden (Autriche), la star américaine a été 14 centièmes plus rapide. La Tessinoise a désormais l'occasion de prendre sa revanche sur les terres de l'Américaine, à Killington.
Mais les cartes sont redistribuées. Lara Gut-Behrami n'a certes jamais fait mieux que 19e à Killington, mais elle a eu une préparation plus calme que Shiffrin. Alors que cette dernière était aux États-Unis, avant de s'envoler pour les slaloms de Levi du week-end dernier, et de retourner en Amérique, Lara Gut-Behrami a rechargé ses batteries à la maison et s'est entraînée.
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«La façon dont Lara a skié était incroyable»
Mais l'Américaine et la Suissesse n'ont pas seulement eu une vision différente des préparations lors du dernier week-end. Elles l'ont depuis le début de leur carrière. Bien sûr, toutes deux ont été encouragées très tôt par leurs parents - pour Shiffrin, c'était sa mère Eileen, pour Gut-Behrami, son père Pauli. De plus, elles ont toujours eu recours à des équipes privées. Mais en dehors de la piste, elles sont radicalement différentes. Mikaela Shiffrin est plus ouverte, elle parle de ses sentiments. C'est ce que faisait Lara Gut-Behrami au début de sa carrière, mais depuis son mariage avec l'ex-star de l'équipe nationale Valon Behrami en juillet 2018, elle s'est renfermée presque complètement sur elle-même.
Ce qui reste, c'est un grand respect mutuel. «Elle est très fair-play», a récemment déclaré Gut-Behrami. Et Shiffrin? Blick lui a posé la question. «Lara skie de manière géniale. Même en tant qu'adversaire, j'aime la regarder.» Elle a été particulièrement impressionnée par la manière dont Gut-Behrami a remporté l'or au géant aux Championnats du monde de Cortina (ITA), Shiffrin finissant deux centièmes derrière la Tessinoise. «Sa façon de skier était tout simplement incroyable», a déclaré l'Américaine.
La mort de son père a changé beaucoup de choses
L'époque où Mikaela Shiffrin vomissait avant le départ à cause de sa nervosité est d'ailleurs révolue. C'est aussi parce qu'elle a récemment dû encaisser des coups durs sur le plan privé. C'est surtout le décès de son père Jeff en février 2020 qui l'a marquée. «Quoi qu'il m'arrive encore. C'était la plus grande blessure de ma carrière», raconte-t-elle aujourd'hui.
(adaptation: Matthias Davet)