C’est confirmé. Après douze ans de collaboration, la championne de Comano et la marque de chocolat de Camille Bloch ont mis fin à leur partenariat à l’intersaison. Dimanche, pour le géant d’ouverture de la Coupe du monde à Sölden, la gagnante du dernier gros globe va s’élancer sans sponsor principal sur son casque.
Le surnom «Laragusa» n’a plus lieu d’être. Alors que la norme était de voir Lara Gut-Behrami afficher un bandeau Ragusa sur son couvre-chef, elle est apparue jeudi lors de la traditionnelle conférence de presse de sa marque de skis Head le front complètement dégagé. Et pour cause, la collaboration entre les deux entités est terminée. C’est une petite déflagration sur le Cirque blanc, tant le nom de Lara Gut-Behrami était associé à celui des barres pralinées aux noisettes. La meilleure skieuse suisse du millénaire avait entamé sa collaboration avec le chocolatier de Courtelary, il y a douze ans.
Pas d'accord trouvé cet été
Au fil des années, la skieuse de Comano avait progressé en développant la visibilité de l’entreprise du Jura bernois sur les pistes du monde entier. Mais le camp de la Tessinoise et la marque qui appartient à Camille Bloch n’ont pas réussi à se mettre d’accord pour une prolongation cet été. «Nous avons fait une proposition et Lara en a fait une autre», explique Jessica Herschkowitz, responsable de la communication chez Camille Bloch. «Cela n’enlève rien au fait que nous avons passé 12 années extraordinaires et que les deux dernières saisons étaient superbes pour nous. C’était un magnifique partenariat et nous regrettons qu’il s’arrête.» Au printemps dernier, Lara Gut-Behrami s’était encore rendue à la chocolaterie de Courtelary pour une visite, quelques semaines après avoir décroché sa deuxième victoire au classement général de la Coupe du monde.
Plus sur le ski
Contacté, le manager de Lara Gut-Behrami avec qui ont eu lieu les négociations n’a pas réagi à la nouvelle. «Des fois les belles histoires peuvent avoir une fin et je souhaite à Ragusa et Camille Bloch plein de succès dans leur chemin», a de son côté déclaré la skieuse aux 45 victoires en Coupe du monde. C’est bien avec le casque vierge de tout sponsor que la championne de Comano va s’élancer samedi lors de la première manche du géant d’ouverture de la saison sur le glacier du Rettenbach de Sölden. Et ce, alors même que le règlement de la Fédération internationale de ski (FIS) autorise depuis cette saison les athlètes à arborer un deuxième partenaire sur le côté de leur casque, aux côtés de leur sponsor principal. De nombreux skieurs profitent ainsi de cette nouvelle possibilité.
La Tessinoise n'est plus sur les réseaux sociaux
Si Ragusa n’est pas vraiment à la recherche d’une nouvelle égérie, Lara Gut-Behrami elle non plus ne devrait pas se précipiter. «Actuellement, je n’ai pas de nouveau sponsor sur le casque.» La skieuse de 33 ans entretient d’ailleurs une relation particulière avec ses partenaires. Depuis 2018, elle s’est retirée des réseaux sociaux, une situation qui ne plaît guère aux entreprises qui collaborent avec des vedettes. Mais la championne olympique de super-G ne fait rien comme tout le monde et tient à son indépendance.
On ne retrouvera pas non plus la marque d’une célèbre boisson énergétique «qui donne des ailes» sur son casque, tant la société austro-thaïlandaise mise plutôt sur des jeunes à fort potentiel et sur certaines égéries de longues dates. Annoncés comme trois stars sur le retour, Lucas Pinheiro Braathen, Marcel Hirscher et Lindsey Vonn sont ainsi sponsorisés par la marque au taureau rouge. Leur probable comeback à venir est, il est vrai, très médiatisé. «Je me demande si on a besoin de ça dans le ski», a relevé Lara Gut-Behrami, qui assure se concentrer sur l’aspect sportif. «Je ne crois pas que les coups marketing sont vraiment dans l’intérêt de notre sport.»
Plus sur le ski
La Tessinoise, qui a dû composer avec un genou douloureux après un coup lors d’un stage au Chili et surtout une vilaine grippe qui l’a mise à plat ces dernières semaines, espère tout de même être prête pour la reprise. «J’ai perdu passablement de muscle, mes repères et la confiance que j’avais emmagasinée au Chili. Ça revient doucement, mais ce n’est pas encore parfait». Pourra-t-elle malgré tout viser une quatrième victoire sur le glacier du Rettenbach ce week-end? Réponse samedi.