«Si Kevin était encore là, je ne ferais peut-être plus de slalom géant», souffle Wendy Holdener. Que veut-elle dire par là? Passer du temps avec son frère et sa famille aurait été plus important pour elle que de prendre le départ à Sölden pour la onzième fois. Kevin est décédé en février des suites d'un cancer, il avait 34 ans.
D'un point de vue sportif, Holdener a également dû se battre récemment. Le géant lui donne des maux de tête depuis deux ans. «Cela m'a enlevé de l'énergie», avoue-t-elle. Après s'être cassé la cheville en décembre 2023, elle a eu le temps de réfléchir. Devait-elle laisser tomber cette discipline? Elle a décidé de ne pas le faire.
Ce qui est sûr, c'est qu'à Sölden, Wendy Holdener doit maintenant franchir un double obstacle. D'abord, parce qu'elle participera à sa première course sans son frère. Reste à savoir comment elle le supportera. «Il y a des moments où mes pensées s'égarent vers lui. Des images remontent à la surface. Mais il y a des jours où je ne pleure pas. Mais il me manque toujours», a-t-elle récemment déclaré.
En même temps, Wendy Holdener se débat depuis deux ans avec cette discipline problématique. Son meilleur classement sur les douze dernières courses? Une dixième place. Ce bilan est bien loin de ses ambitions – après tout, elle est montée deux fois sur un podium géant.
Un pas de côté important
L'année dernière, la double championne du monde de combiné a terminé 22e à Sölden, mais elle n'a pas que de mauvais souvenirs du glacier de Rettenbach. En 2017, elle avait terminé sixième et, l'année suivante, septième. Mais elle a surtout repris courage grâce à son nouveau coach, Jörg Roten. «Il apporte de nouveaux inputs et d'autres approches, ce qui est très motivant», précise Wendy Holdener.
Le Valaisan s'explique: «Je trouve important que Wendy ait un pas de côté par rapport au slalom, où elle peut apporter des résultats stables.» Le géant est finalement la discipline de base et est en partie décisif, car elle souhaite également faire du super-G, ajoute-t-il. «Il offre en outre un changement par rapport au slalom – pas seulement alibi, mais avec un focus.» On verra samedi dans la vallée d'Ötztal si Wendy Holdener y parviendra et si elle pourra franchir cet obstacle qui s'annonce géant.