«Bof, encore une médaille quoi.» Cette phrase, sur le ton de la boutade bien entendu, a été prononcée un nombre incalculable de fois du côté de Crans-Montana après deux nouvelles journées de rêve pour le ski suisse. Il faut admettre qu’on commence à s’habituer à ces résultats d’anthologie qui s’enchaînent.
Ce qui reste touchant comme au premier jour en revanche, ce sont bien les émotions que tout cela suscite. Après les sommets atteints à Saalbach, il fallait voir le camp suisse se congratuler – bras dessus, bras dessous – en bas de la piste Nationale ce dimanche. Quelques larmes ont même coulé.
Marc Rochat en visite
Le constat était déjà évident après le combiné par équipes remporté brillamment aux Mondiaux: l’ambiance et la camaraderie entre nos skieurs sont formidables. Ce n’est pas Marc Rochat qui pourra dire le contraire. Le médaillé de bronze de Saalbach, spécialiste des disciplines techniques non représentées ce week-end, était malgré tout présent pour encourager ses coéquipiers de vitesse à Crans-Montana.
Signant quelques autographes auprès de ses jeunes fans, le Vaudois a pris le micro dans l’aire d’arrivée des Barzettes: «On espère faire la même chose ici dans deux ans», a-t-il lancé. «Skier sur cette piste, entre copains et ensemble à la maison, c’est tout ce qu’on souhaite.» Il n’y avait pas de meilleurs mots pour faire vibrer les 29’500 spectatrices et spectateurs qui se sont réunis sur les différentes fans zones ce week-end. Il est comme ça Marc Rochat, il sait générer de l’émotion, tout comme ses compatriotes qui ont brillé ce week-end.
Loïc Meillard profite quand même
Même du côté des déçus, l’ambiance est à la fête. Loïc Meillard, qui a terminé au 27e rang, se montrait lucide sur sa performance: «Je me suis senti à l’aise sur certains passages. Sur d’autres, je sens que je n’ai pas mal skié, mais ça n’accélère pas comme je voudrais. J’ai dû mettre un peu cela de côté, mais il me manque des kilomètres et de la confiance en super-G. C’est comme ça.» L’analyse n’empêche pas le skieur d’Hérémence de profiter de l’atmosphère valaisanne: «C’est fou de voir tout ce monde pour nous et on en profite au maximum.»
De son côté, le grand vainqueur de la descente de samedi, Franjo von Allmen, avait déjà indiqué à Blick que son week-end était réussi. Avec une bonne 7e place lors du super-G, à 0''63 de Marco Odermatt, le Bernois avait tout pour garder le sourire. «Si je n’oublie pas d’où je viens, je suis toujours super content. C’est vraiment agréable de faire partie de cette équipe. Nous avons reçu beaucoup d’émotions et de retours de la part de toutes ces personnes qui sont très heureuses. C’est bien parti pour une nouvelle raclette», se marre le Suisse.
Un brin chauvins, mais avec raison, beaucoup évoquent ici des «championnats de Suisse». Une dénomination non reprise dans la bouche de nos skieurs, aussi bien fair-play entre eux qu’avec leurs adversaires. Même si l’on s’habitue aux performances majuscules de nos Suisses sur la piste, ils ne cessent pas de nous émerveiller en dehors.