De retour pour le Brésil
Lucas Braathen: «Je me suis toujours senti indépendant»

La star du ski Lucas Braathen a fait sensation en quittant les couleurs de la Norvège pour celles du Brésil. Avec sa propre équipe et un nouveau concept de sponsoring, le jeune homme de 23 ans veut bousculer le monde du ski. Interview.
Publié: 28.12.2024 à 08:45 heures
En dehors du ski, Lucas Pinheiro Braahten se prête volontiers au jeu du mannequinat.
Photo: Mark Clinton
Nadine Gerber
Nadine Gerber

Il est de retour. Après une année de pause, Lucas Pinheiro Braathen revient sur le cirque blanc avec un changement toutefois, et pas des moindres. Celui qui courait auparavant pour la Norvège va désormais le faire pour le Brésil. Et il entend bien ne pas faire de la figuration. 

Lors de l'ouverture de la Coupe du monde à Sölden, le Brésilien s'est classé quatrième du slalom géant, derrière trois anciens coéquipiers norvégiens. Pour la plus grande joie de ses fans, il s'est donc adonné à une danse de la joie, pour quelques inspirations sud-américaines dans la neige autrichienne.

Danser la samba dans la neige avec des chaussures de ski, c'est ce qu'a fait Lucas Braathen à Sölden.
Photo: keystone-sda.ch

Lucas Pinheiro Braathen a écrit l'histoire quelques semaines plus tard, en offrant au Brésil son premier podium en ski grâce à sa deuxième place au slalom géant de Beaver Creek.

Avant sa pause d'une année, le cador avait gagné la Coupe du monde de slalom en tant que Norvégien. Il s'est ensuite retiré à la surprise générale, à seulement 23 ans et s'est fâché avec la fédération norvégienne de ski, se sentant de plus en plus à l'étroit.

Côté pile, on dira que l'athlète n'a pas pu exprimer sa personnalité comme il l'aurait souhaité. Mais côté face, la nature du problème est financière. Comme beaucoup de ses coéquipiers, il s'est battu avec la fédération de ski parce que celle-ci n'autorise pas les sponsors propres aux athlètes.

Lucas Pinheiro Braathen a le sourire grâce à ses résultats.
Photo: SVEN THOMANN

Désormais, le coureur est son propre patron. La «Team Pinheiro» est probablement la plus grande équipe privée qui ait jamais évolué sur le circuit alpin. Son budget dépasse le million de francs. Outre son père, elle comprend trois entraîneurs, un agent de service, un préparateur physique, une physiothérapeute, une spécialiste du marketing ainsi que son propre journaliste photo et vidéo. Les sponsors exigent des résultats. Ça tombe bien, Lucas Pinheiro Braathen les exige aussi de lui-même.

Comment avez-vous vécu votre course de retour à Sölden?
J'ai ressenti cette quatrième place comme une victoire. Il y a deux ans, elle aurait été une déception, mais à Sölden, pour la première fois de ma carrière de skieur professionnel, j'ai réalisé une performance dont j'étais le seul responsable. C'était une expérience spirituelle comme je n'en avais jamais vécue en skiant. J'ai réussi mon retour, j'ai pu rendre mes fans heureux et faire taire ceux qui doutaient. Certains m'aimeront toujours et d'autres non. Mais je suis enfin authentique et c'est ce qui compte.

Son retour en tant que Brésilien est une réussite. Lors des premières courses de la saison, Lucas Pinheiro Braathen s'est classé d'emblée dans le top 5.
Photo: Mark Clinton

Comment avez-vous réussi à vous financer provisoirement, vous et votre équipe?
Le financement a clairement fait partie de ce projet fou. Mon père et moi avons commencé ensemble. Depuis nous sommes devenus un groupe solide de partenaires, tous ont contribué au financement. J'utilise ma valeur marchande pour financer l'équipe. J'ai dû m'exposer à cette pression pour avoir la liberté de faire les choses différemment.

Comment avez-vous vécu le fait de vous entraîner tout d'un coup seul, sans équipe?
C'était sans aucun doute le plus grand changement. En tant que Norvégien, j'avais des amis proches comme coéquipiers. Mais en tant qu'athlète, je me suis toujours senti indépendant. Les deux situations ont des avantages et des inconvénients. Je suis reconnaissant d'avoir eu de grands partenaires d'entraînement sur mon chemin. J'ai pu skier avec différentes équipes nationales.

Lucas Pinheiro Braathen conçoit son entraînement de manière individuelle. «J'ai eu l'occasion de m'entraîner avec de nombreuses nations», explique-t-il.
Photo: Mark Clinton

Comment vous êtes-vous entraîné cet été?
Après l'annonce de mon retour en mars, j'ai effectué deux camps d'entraînement en Norvège et à Sölden. Ensuite, j'ai suivi un entraînement intensif dans la région du lac de Salzbourg. Entre-temps, je me suis réfugié dans une petite maison à Ibiza et j'y ai effectué une partie de mon entraînement. C'était l'endroit idéal pour se détendre et trouver le calme nécessaire.

Quels vos projets désormais?
J'ai été très honoré de la réaction du Brésil à ma décision. Je suis impatient de représenter ce pays magnifique et culturellement riche et de montrer le drapeau brésilien au plus haut niveau de ce sport. Je promets de faire le show, de montrer des choses que les gens n'ont jamais vues auparavant.

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