Indissociable des courses de Crans-Montana, Marius Robyr vit son dernier week-end dans la peau du patron sur le Haut-Plateau. Le Valaisan, qui fêtera en mars ses 76 ans, laisse la place aux jeunes.
Même si les traits de son visage suggèrent qu'il n'est plus un jeune premier, Marius Robyr n'est pas un senior comme les autres. L'ancien brigadier de l'armée suisse fait partie de ces gens que l'on n'imagine pas à la retraite. Dans l'aire d'arrivée, il s'affaire avec son talkie-walkie. Hyperactif, le citoyen de Chermigon a tout de même le temps de se poser cinq minutes après une séance pour discuter, avant de filer pour une interview avec la RTS.
«J'essaie de profiter un maximum de ces derniers jours de compétition, concède-t-il. Cela fait 18 ans que je préside cette organisation et j'espère surtout que tout ira bien et qu'il n'y aura pas de blessées.»
Des objectifs remplis
Justement, en 18 ans, de quoi est-il le plus fier? «Oh, je suis fier de beaucoup de choses. D'abord d'avoir mis sur pied une équipe extraordinaire et motivée. Sans eux, je n'aurais rien pu faire et je leur dis un immense merci. Et je suis fier d'avoir remis à jour les deux pistes de compétition, celle du Mont Lachaux pour les dames et celle de la Nationale pour les messieurs.»
En bon commandant, Marius Robyr a travaillé selon des principes. Et lorsque les présidents des communes sont venus le chercher pour reprendre l'organisation des épreuves de ski en 2006, le Valaisan avait fixé trois objectifs: «Premièrement, c'était de revenir au calendrier de la Coupe du monde, ce qui n'est pas évident vu les demandes des autres stations. Deuxièmement, et ça nous l'avons atteint en 2017, c'est que nous sommes devenus une classique, donc on sait qu'on a des courses chaque année. Et le troisième objectif, c'était d'obtenir les Championnats du monde», un objectif aussi atteint puisqu'ils auront lieu en 2027.
Après toutes ces choses positives, l'ancien patron de la Patrouille des Glaciers nourrit-il des regrets? «Je ne vis pas dans le regret, je ne garde que les bons souvenirs, même s'il y a eu des moments difficiles. Quand il y a le brouillard et qu'on doit annuler, j'ai eu une grande pensée pour les 400 bénévoles qui ont travaillé pendant une semaine.»
Et la suite?
Dès 2025, c'est le comité des Championnats du monde qui va reprendre le flambeau. Est-ce à dire qu'il serait volontiers resté un moment de plus? «Honnêtement, non. Mais si l'on avait échoué dans l'obtention des Mondiaux pour 2027, je pense que j'aurais continué encore pour finir par les avoir. Je m'étais mis dans l'esprit qu'une fois cela fait, je laisserais la place aux jeunes avec d'autres idées, car j'ai mon style de conduite et c'est bien d'évoluer.»
Et la suite? «Mon slogan c'est: servir et disparaître pour mieux réapparaître ailleurs. Mais je ne vous dirai pas où je vais réapparaître (il sourit). Aujourd'hui, je suis en pleine forme et j'ai encore plein d'énergie. J'ai encore beaucoup d'idées et comme je suis un passionné des reines, les vaches de la race d'Hérens, je vais peut-être en profiter pour aller plus souvent sur les alpages afin de voir les combats. Et puis je pourrai m'occuper de mes petits-enfants aussi. Ils ne m'ont pas beaucoup vu avec 4200 jours de service militaire, ce qui fait entre onze et douze ans loin de la maison, puis vingt ans à la Patrouille des Glaciers et enfin les Coupes du monde à Crans-Montana.»
(ATS)