Cinq raisons d'y croire
Les slalomeurs suisses en route pour la meilleure saison de leur histoire?

Pendant longtemps, le slalom a été une discipline difficile pour les skieurs suisses. Mais tout porte désormais à croire que les spécialistes de la technique vont fêter un hiver réussi. Voici pourquoi.
Publié: 22.12.2022 à 16:10 heures
Loïc Meillard a décroché un podium à Val-d'Isère.
Photo: Sven Thomann
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Marcel W. Perren

Le bilan était honteux pour une grande nation du ski alpin. Entre 1991 et 2018, l'équipe masculine suisse n'avait remporté que cinq victoires en slalom de Coupe du monde (Paul Accola, Didier Plaschy deux fois, Marc Berthod et Marc Gini).

C'est finalement un Italien qui a initié la renaissance suisse. Sous la houlette de Matteo Joris, entraîneur originaire du Val d'Aoste, Daniel Yule et Ramon Zenhäusern ont remporté au total six victoires en Coupe du monde entre 2018 et 2020.

Mais depuis le triomphe de Zenhäusern il y a deux ans à Alta Badia (It), les techniciens de Swiss-Ski n'ont plus gagné de course dans cette discipline. Mais avant le slalom de Madonna di Campiglio (It), ce jeudi soir, Matteo Joris fait le plein de confiance: «Sur la base des derniers entraînements, je pense que nous sommes aussi forts que lors de la saison 2019-2020!»

Et cinq raisons permettent de penser que cet hiver, la Suisse va vivre une saison hors normes.

1

Daniel Yule

Le Valaisan n'a réussi à monter que deux fois sur le podium depuis sa saison exceptionnelle de 2019-2020 (victoires à Madonna, Adelboden et Kitzbühel). Cela était principalement dû à des problèmes au niveau du matériel. Des lacunes que le skieur du Val Ferret semble avoir éliminées en collaboration avec son équipementier Fischer. «Ces deux dernières années, Daniel avait par moments perdu le plaisir de skier. Désormais, ce n'est plus le cas. Et quand Yule s'amuse, c'est là qu'il est le plus dangereux pour ses adversaires», estime Matteo Joris. Le slalomeur est donc prêt à atteindre les sommets: «Daniel danse à nouveau à travers les piquets, comme à sa meilleure époque.» Lors de l'ouverture de la saison de slalom à Val-d'Isère (It), Daniel Yule s'est classé au 7e rang et n'est passé qu'à 39 centièmes d'un podium.

2

Loïc Meillard

Au printemps dernier, le Valaisan d'origine neuchâteloise est passé du groupe d'entraînement de Marco Odermatt à l'équipe de Matteo Joris. Si ce transfert n'a pas encore vraiment porté ses fruits sur les résultats en géant pour le jeune homme de 26 ans, il semble plus stable que jamais en slalom. Lors de celui de Val-d'Isère, Loïc Meillard a été le tout premier Suisse à monter sur le podium (3e place) dans la station française.

3

L'esprit d'équipe retrouvé

Le Valaisan Luca Aerni révèle que l'esprit d'équipe a été négligé au cours des deux derniers hivers: «Nous n'avons certes pas eu de problème entre nous, mais je pense que nous avons voulu résoudre trop de choses individuellement.» Le champion du monde de combiné 2017 est heureux que cela ait complètement changé: «Nous sommes maintenant à nouveau une équipe soudée, où chacun pousse l'autre vers l'avant.»

4

Les solides seconds couteaux

Outre les leaders actuels de l'équipe, le Haut-Valaisan Ramon Zenhäusern a lui aussi démontré une très bonne forme récemment. «À l'entraînement, Ramon était à nouveau aussi rapide qu'il y a deux ans», confirme Matteo Joris. Il en va de même pour Luca Aerni et le Grison Sandro Simonet. Le Lausannois Marc Rochat l'a prouvé la semaine dernière en se classant deuxième de la Coupe d'Europe. Et avec le Grison Fadri Janutin et le Lucernois Joel Lütolf, deux talents de premier plan ont rejoint l'équipe.

5

Le camp en Italie

Non loin de Madonna di Campiglio, les Suisses ont découvert à Pozza di Fassa une pente sur laquelle ils pourront s'entraîner entre les courses, sur une piste préparée à l'eau comme en Coupe du monde. «Pozza di Fassa est une véritable aubaine pour nous, souligne Matteo Joris. Nous y trouvons les conditions optimales. À cette époque de l'année, on ne trouve des conditions comparables qu'à Reiteralm, en Autriche.»

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