Ce n'est pas ainsi qu'Andrea Ellenberger (30 ans) avait imaginé Noël. Non seulement elle n'a pas marqué de points cet hiver, mais elle souffre des conséquences de sa chute il y a un peu plus de trois semaines.
«Je ne suis cependant pas en mode panique. J'ai déjà vécu trop de situations similaires ou pires au cours de ma carrière pour cela», explique la skieuse d'Hergiswil. Mais le fait est qu'elle aurait souhaité une autre situation de départ pour le slalom géant de Lienz (Autriche) jeudi.
Andrea Ellenberger ressent en effet toujours des tensions dans la nuque. Elle sait toutefois que son crash à l'entraînement à Sugarbush (USA) aurait pu avoir des conséquences bien plus graves. «J'ai eu énormément mal», dit-elle. Mais que s'est-il passé exactement?
Des culbutes et des tonneaux
Retour en arrière: Andrea Ellenberger se prépare pour la course de Mont-Tremblant (Canada). Le dernier jour, elle veut encore faire une toute dernière demi-course - «pour avoir de bonnes sensations par rapport à la surface», dit-elle. Mais elle accroche la neuge, se met sur le ski intérieur, sort par la droite - s'ensuivent des culbutes et des tonneaux dans la neige fraîche. «Elle devait aller à une vitesse entre 60 et 80 km/h», rapporte l'entraîneur en chef Beat Tschuor.
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Andrea Ellenberger s'immobilise et reste allongée, le corps tordu. «Au début, je n'ai pas bougé - je n'osais pas. Puis j'ai commencé à le faire: les pieds, les jambes, le torse, la tête. Tout était entier». De retour à l'hôtel, il s'avère qu'elle n'a pas seulement subi de fortes contusions. L'hypothèse d'une commotion cérébrale est avancée. «Selon le protocole, j'ai fait tous les exercices et je me sentais bien. Mais dès que j'ai commencé à faire du sport, rien n'allait plus. Le corps se crispait, je me sentais mal, par moments je voyais des étoiles».
«Je skie toujours vite quand je suis en colère»
Après l'entrée en piste pour le slalom géant de Mont-Tremblant, Andrea Ellenberger a de nouveau des crampes à l'arrivée, elle a des nausées et des vertiges. «Les médecins m'ont vivement conseillé de renoncer à la deuxième course et de rentrer à la maison».
Aussitôt dit, aussitôt fait. Andrea Ellenberger rentre en Suisse en avion - et directement au lit. «Je suis restée une semaine à plat, mon corps avait besoin de repos», raconte-t-elle.
Deuis, la skieuse va mieux - dernièrement, elle a participé à un slalom géant FIS à Meiringen, qu'elle a remporté. Mais l'objectif n'était pas la victoire. «Il s'agissait de ressentir à nouveau la nervosité au départ et de se mettre dans le rythme de la course».
Qu'est-ce qui l'attend à Lienz jeudi? «Ma saison jusqu'à présent est à oublier. En même temps, je skie toujours vite quand je suis en colère. Toujours est-il que j'ai maintenant reçu assez d'émotions négatives - elles devraient suffire pour le reste de l'hiver».