Jusqu'à présent, les critiques les plus virulentes concernant la descente du Cervin sont venues d'Autriche. L'ancien vainqueur de Kitzbühel en 1999 et consultant sur la chaîne de télévision ORF Hans Knauss estimait il y a près de deux ans qu'il s'agissait d'une «absurdité totale de vouloir lancer une descente aussi longue à une altitude de près de 4000 mètres. D'autant plus que la plupart des athlètes n'ont pas assez de kilomètres d'entraînement dans les jambes en raison du recul toujours plus marqué des glaciers en novembre.»
Au printemps dernier, l'entraîneur de descente de l'équipe d'Autriche, Sepp Brunner, a même parlé d'«une catastrophe pour la discipline qu'est la descente!» L'Autrichien craignait qu'en raison de l'ouverture de la Coupe du monde de vitesse prévue les 11 et 12 novembre à Zermatt-Cervinia, un bloc d'entraînement élémentaire en Amérique du Nord soit annulé.
«C'est sensationnel»
Cette semaine, Sepp Brunner s'entraîne en géant sur le petit Cervin avec les espoirs autrichiens de la descente. Et l'ancien entraîneur de Beat Feuz est beaucoup plus à l'aise qu'au printemps pour parler de la collaboration italo-suisse. «La semaine précédant les courses, Zermatt offre des pistes d'entraînement à toutes les équipes. Et comme les épreuves de Lake Louise, prévues l'avant-dernier week-end de novembre, ont entre-temps été retirées du calendrier de la Coupe du monde, nous pourrons effectuer un bloc d'entraînement avant la descente et le super-G de Beaver Creek.»
Et l'entraîneur de 64 ans se lance même dans un éloge pour les initiateurs de cette course: «Pour améliorer la réputation internationale de notre sport, il faut en réalité précisément une telle course dans la région du Cervin, célèbre dans le monde entier. Et quand je vois l'immense effort que les gens déploient pour ce projet, c'est sensationnel à mes yeux!»
Il ne devrait pas y avoir de problème
Reste à savoir si les températures élevées de l'automne auront un impact sur le travail exemplaire de l'équipe sur la «Gran Becca». Une vidéo montre qu'il y a peu, voire pas de neige à l'extrémité du glacier 20 jours avant le contrôle de la FIS. La première Coupe du monde de la descente dans deux pays (départ en Suisse, arrivée en Italie) est-elle menacée?
Le chef du comité d'organisation Franz Julen explique pourquoi ces doutes sont infondés: «Les températures chaudes de l'automne n'ont pas d'influence sur la préparation de la piste. Les deux tiers du parcours, qui se trouvent sur le glacier, sont prêts. On travaille déjà sur l'infrastructure nécessaire, comme les câbles, la fibre optique et le réseau. Et contrairement à l'année dernière, nous aurons recours cette année non pas à deux, mais à cinq réservoirs de neige. Et la quantité de neige stockée sera suffisante pour le dernier tronçon.»
Franz Julen renchérit: «Depuis lundi, nous tassons la neige sur la piste afin d'être prêts pour le contrôle de la FIS. Et selon les prévisions météorologiques, il devrait faire plus froid en fin de semaine. Nous devrions alors pouvoir produire de la neige à cette altitude. En plus, il pourrait aussi y avoir de la neige naturelle.»
Des douaniers à la frontière
Un autre problème ne pourra toutefois pas être résolu cette année, indépendamment de la poursuite des préparatifs. Les autorités de Berne et de Rome n'ayant pas réussi à trouver un accord, les 50 soldats suisses qui doivent être engagés sur la «Gran Becca» ne pourront préparer que la partie du parcours située du côté suisse.
Le comité d'organisation a préféré prendre cette nouvelle avec le sourire, et de s'en amuser. Au passage de la frontière, matérialisé par une arche et, selon une idée de Pirmin Zurbriggen, par un saut, se tiendront pendant les courses un douanier suisse et un douanier italien. «Les deux gardes-frontière veilleront à ce que les skieurs passent correctement de Suisse en Italie», rigole Franz Julen. En espérant que les douaniers n'arrêtent pas certains athlètes pour leur demander leur passeport.