Le casque de Marco Odermatt interdit
«Une catastrophe menace le ski»

Le président de la FIS Johan Eliasch n'autorise plus le design actuel des casques de Marco Odermatt, Sofia Goggia, Dominik Paris et Alexis Pinturault. L'ex-président autrichien Peter Schröcksnadel craint que cette interdiction ait des conséquences catastrophiques.
Publié: 22.09.2023 à 20:19 heures
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Lors des derniers championnats du monde à Courchevel, Johan Eliasch a remis la médaille d'or de la descente à Marco Odermatt.
Photo: keystone-sda.ch
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Marcel W. Perren

Cinq semaines avant le début de la Coupe du monde à Sölden, Marco Odermatt pose déjà le prochain jalon de son extraordinaire parcours – le champion olympique et double champion du monde met dès à présent l'accent sur le secteur de la mode. Mercredi soir, le double vainqueur du classement général de la Coupe du monde a présenté à Baar (ZG) sa première collection de vêtements de ski, qu'il a développée en collaboration avec la société japonaise Descente.

L'hiver prochain, le design du casque de course du Nidwaldien sera également nouveau. Marco Odermatt et son sponsor ont toutefois dû le modifier de manière involotaire.

Comme Blick l'a annoncé, le président de la FIS Johan Eliasch n'autorise plus le port du casque aux couleurs de Red Bull. Pour prendre sa décision, le général de la Fédération internationale de ski se réfère à la taille réglementaire du logo du casque de 50 centimètres carrés, qui a été dépassée ces dernières années par la peinture recouvrant le casque aux couleurs du fabricant de boissons énergétiques.

Risque de disqualification

En cas de non-respect de cette nouvelle prescription, la star suisse et d'autres figures de proue de Red Bull comme la reine de la vitesse italienne Sofia Goggia, le géant de la descente Dominik Paris ou le champion du monde de combiné Alexis Pinturault risquent une amende salée et un avertissement qui pourrait conduire à une disqualification en cas de récidive. Le directeur de Swiss-Ski, Diego Züger, ne comprend pas cette décision, «car nulle part dans le règlement n'est formulée une interdiction claire d'apposer les couleurs d'un sponsor sur un casque».

Comment Odermatt gère-t-il cette situation? «D'une part, je peux dire que notre département marketing a réagi de manière sensationnelle à la nouvelle prescription. Je trouve le design du casque que je présenterai à Sölden très cool. D'autre part, je ne trouve pas normal que le design d'origine ne soit plus autorisé. Et par cette décision contre Red Bull, je me pose la question de savoir où l'on placera la limite à l'avenir pour les autres sponsors.»

«Un piège dont il aura du mal à se sortir»

Outre Red Bull, les groupes d'assurance Helvetia et Uniqa ainsi que les fabricants de chocolat Milka et Manner sont aussi régulièrement présents sur les casques des skieurs. Peter Schröcksnadel a été président de la fédération autrichienne de ski pendant quatre décennies. Il est convaincu «qu'avec cette action, Johan Eliasch s'est lui-même tendu un piège dont il ne pourra plus sortir».

«S'il interdit à Red Bull de peindre le casque aux couleurs de la marque sur tout le format, il devra faire exactement la même chose avec les autres sponsors, souligne Peter Schröcksnadel. Et cela pourrait conduire à ce que ces sponsors se retirent complètement. Ainsi, le ski risque d'être confronté à une catastrophe absolue.»

«Un vrai gâchis»

Peter Schröcksnadel regrette donc une nouvelle fois d'avoir soutenu l'homme d'affaires anglo-suédois lors de son élection à la présidence de la FIS au printemps 2021: «Je me suis grandement trompé à son sujet. Et cela me met vraiment en colère quand je pense à la manière dont Eliasch a annoncé qu'il ferait en sorte que les skieurs puissent gagner autant d'argent qu'en tennis.»

En réalité, l'argent des primes est tout ridicule comparé à celui du tennis. «Et maintenant, Eliasch met en danger la principale source de revenus des stars du ski en coupant les sponsors des casques. Un vrai gâchis!» C'est aussi pour cette raison que Marco Odermatt devrait trouver des sources d'argent en dehors des pistes de ski. Un an avant sa ligne de vêtements, le détenteur du record de points en Coupe du monde (2042) a déjà lancé sur le marché une fondue «Odi» à base de fromage de Nidwald.

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