Dans la chambre des Yakin, des vêtements par dizaines sont éparpillés sur le lit et sur des caisses de rangement. Anja, l’épouse de l’entraîneur de l’équipe nationale suisse, fait le tri: samedi, elle revendra une partie de ses habits à un marché aux puces caritatif qui se tiendra à la Martinsgasse 6-8 à Bâle. Les recettes du marché seront reversées à la fondation de Murat Yakin pour l’enfance et la jeunesse. «Cela ne me dérange pas de me séparer de vêtements et d’autres belles choses, assure la jeune femme de 36 ans, d’autant plus lorsque c'est pour une bonne cause.»
La fondation pour l’enfance et la jeunesse de Murat Yakin existe depuis vingt ans déjà. À l’époque, le footballeur était encore sous contrat avec le FC Bâle et jouait pour l’équipe nationale suisse. «Aujourd’hui, alors que tout va très vite, il est de plus en plus difficile de reconnaître la souffrance et le dénuement généralisé autour de nous, pointe-t-il. Mais c’est un fait: dans notre société aussi, les enfants et les jeunes ont besoin de soutien.»
À dix dans un appartement de 3,5 pièces
Murat Yakin le sait par expérience. Il a grandi avec sept frères et sœurs, dont six issus du premier mariage de sa mère Emine Yakin. Le premier mari de cette dernière s’était noyé dans le lac Léman. Lui et son frère Hakan sont issus du deuxième mariage d’Emine. «Nous vivions à dix dans un appartement de 3,5 pièces. Nous étions cinq dans la même chambre, ce qui provoquait souvent des tensions.»
Lorsque Murat était adolescent, ses parents se sont séparés. «Ma mère s’est retrouvée seule avec huit enfants, elle faisait le ménage, s’occupait de toute la maison. À un moment donné, notre père ne payait plus la pension alimentaire, nous vivions de l’aide sociale.» Cela a été une période très difficile pour tous. Et c’est l’une des raisons pour lesquelles il a créé sa fondation en 2002.
Un couple qui se complète
Cette année, l’organisation fête son vingtième anniversaire. «C’est avec une grande joie que nous avons pu soutenir financièrement, rapidement et sans lourdeur administrative, de très nombreuses familles en crise et leur rendre ainsi la vie un peu plus facile», se félicite Murat Yakin. «Le secret du bonheur ne réside pas dans la possession, mais dans le don», ajoute Anja Yakin, qui a motivé de nombreux amis et amies à faire le tri dans leurs affaires.
Le couple est marié depuis onze ans, ils ont deux filles. Anja Yakin raconte son coup de foudre. «Murat et moi nous complétons très bien. Je pense que c’est très important dans un couple. Que l’on soit justement une équipe.» La jeune femme souligne enfin l’importance de pouvoir aider «d’autres personnes qui n’ont pas autant de chance que nous dans la vie».
«Marché aux puces caritatif»: Cour intérieure de la Martinsgasse 6-8, 4051 Bâle. Ce samedi 30 avril, de 11 à 17 heures.