Loi violée dans plusieurs pays
Novak Djokovic fait l'objet d'une enquête internationale!

Il n'y a pas qu'une (non-)participation à l'Open d'Australie qui est en jeu dans «l'affaire Novak Djokovic». Le numéro 1 mondial risque des ennuis judiciaires dans au moins trois pays. Blick décrypte la situation pour vous.
Publié: 13.01.2022 à 15:00 heures
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Dernière mise à jour: 13.01.2022 à 16:20 heures
Novak Djokovic s'entraîne jeudi à Melbourne. Pour la dernière fois?
Photo: AFP
Christian Müller

Le monde entier ou presque est suspendu aux lèvres d'Alex Hawke. Le ministre australien de l'immigration doit décider dans les prochaines heures (la nuit de jeudi à vendredi en Suisse?) si Novak Djokovic a le droit de rester en Australie. La fin du suspense autour de la participation du No 1 mondial à la première levée du Grand Chelem, mais pas du feuilleton juridique.

De sa non-mise à l'isolement à une entrée frauduleuse en Espagne en passant par la falsification du documents: le Serbe a potentiellement enfreint tellement de règles ces derniers jours que son dossier pourrait intéresser non seulement les autorités du tennis, mais aussi la justice. Décryptage entre Belgrade, Madrid et Canberra.

Serbie

Le 16 décembre, Novak Djokovic a été contrôlé positif au Covid-19 dans son pays natal. C'est ce qui ressort des documents fournis aux autorités australiennes. En Serbie, une quarantaine de 14 jours est prescrite après un test positif. Bien que le résultat ait été connu le 16 décembre à 20h19, la star du tennis affirme n'avoir appris le résultat qu'un jour plus tard — ce n'est donc qu'un manque de «chance» si le Serbe a assisté ce jour-là à un tournoi pour enfants à Belgrade.

Novak Djokovic a posté lui-même la photo avec des enfants sur Instagram. Mal lui en a pris.
Photo: Instagram

Et l'interview accordée le lendemain en présentiel à «L'Équipe»? Le lauréat de 20 titres du Grand Chelem explique qu'il ne voulait pas décevoir le journaliste en lui posant un lapin sanitaire. Une excuse louable sur le papier mais difficile à croire.

Selon le code pénal serbe, il risque une amende ou jusqu'à trois ans de prison pour non-respect des règles sanitaires prévalant lors d'une épidémie telle que le Covid-19.

Espagne

En toute fin d'année, Djokovic s'est entraîné sur les installations de la Soto Tennis Academy à Marbella, dans le sud de l'Espagne. Bien qu'il ait été testé négatif le 22 décembre, il aurait eu besoin d'une autorisation spéciale pour entrer dans le pays — régime en vigueur pour les ressortissants serbes.

Or, selon les médias ibériques, il n'existerait aucune preuve d'une telle autorisation. Les autorités enquêtent. En fonction du degré d'infraction, la sanction encourue peut fortement varier.

Australie

L'objet du délit: le formulaire d'entrée rempli à l'arrivée en Australie par Novak Djokovic. Ou plutôt par son agent, qui aurait commis une grosse faute en cochant «Non» à la question «Avez-vous voyagé durant les 14 derniers jours?». Comme mentionné plus haut, le No 1 mondial se trouvait dans le sud de l'Espagne avant son arrivée «down under».

Le champion ne s'est pas caché de cette «erreur humaine, certainement pas intentionnelle». Cette explication suffira-t-elle aux autorités australiennes? Rien n'est moins sûr, a fortiori puisque le formulaire en question mentionne expressément que fournir de fausses informations peut avoir des suites très fâcheuses. Cette infraction de la loi fait encourir à son auteur jusqu'à 12 mois de prison.

Novak Djokovic pourrait aussi faire l'objet de poursuites pour faux témoignage. Il a en effet déclaré au tribunal le 10 janvier qu'il avait été contrôlé positif le 16 décembre. Or, il n'aurait en réalité été informé du résultat que le 17 décembre, comme il l'a affirmé par la suite. Une incohérence — parmi d'autres — qui le place en infraction de la loi sur la criminalité et est passible de jusqu'à 5 ans de prison.


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