Jeudi, en huitièmes de finale de la catégorie des moins de 66 kg, Angela Carini a abandonné après 46 secondes après avoir reçu un direct d'Imane Khelif au visage. «Je suis montée sur le ring pour combattre. Je ne me suis pas rendue mais un coup de poing m'a fait trop mal et j'ai dit ça suffit», avait déclaré l'Italienne, après le combat. Au lendemain du duel, Carini s'est excusée de n'avoir pas salué Khelif. «Toutes ces polémiques m'ont attristée et je suis désolée pour mon adversaire aussi, elle n'a rien à voir avec ça, elle était ici comme moi pour combattre», a-t-elle déclaré vendredi dans un entretien à la Gazzetta dello Sport.
Plus sur la polémique Imane Khelif
Khelif et une autre boxeuse, la Taïwanaise Lin Yu-ting (-57 kg), ont été admises aux JO par le Comité international olympique (CIO) alors qu'elles avaient été exclues par l'IBA des Mondiaux-2022 et 2023, bien qu'elles aient normalement concouru dans toutes les compétitions précédentes, au motif qu'elles avaient échoué à deux «tests» portant sur leur genre, dont la nature n'a jamais été précisée par la fédération internationale.
Récompensée «comme une championne olympique»
Dans un communiqué daté de vendredi, le président de l'IBA, le Russe Umar Kremlev, a apporté son soutien à la boxeuse italienne. «Seules les athlètes éligibles devraient concourir pour des raisons de sécurité» et «je ne comprends pas pourquoi ils tuent la boxe féminine», a ajouté Umar Kremlev à propos du CIO. L'IBA a décidé d'attribuer à tous les médaillés d'or 100.000 dollars (environ 92.000 euros) -- dont 25.000 dollars pour la fédération nationale et 25.000 pour l'entraîneur -- et elle s'est engagée à récompenser Carini «comme si elle était une championne olympique».
Dans ce dossier, le CIO et l'IBA ont adopté des positions différentes, sur fond de conflit profond et ancien, notamment pour des scandales d'arbitrages à répétition et des problèmes de gouvernance. L'IBA, présidé depuis 2020 par le Russe Umar Kremlev, avait perdu en 2019 l'organisation du tournoi olympique des JO-2020 de Tokyo, puis celle des Jeux de Paris, avant de se voir retirer en juin 2023 toute reconnaissance du CIO.
Imane Khelif doit affronter samedi en quart de finale la Hongroise Anna Luca Hamori. Le comité olympique hongrois a demandé au CIO de «clarifier» les conditions de participation de l'Algérienne de 25 ans, qui a déjà participé aux JO-2020 de Tokyo.