La Gruérienne s'est expliquée aux JO de Pékin sur l'«été difficile» qu'elle a traversé. «J'avais voulu me remettre en question, essayer de nouvelles choses durant l'été. Les résultats n'ont pas suivi. Je me suis alors rendu compte en décembre que je faisais fausse route, que j'avais adopté de mauvaises croyances.»
Deux chutes à l'automne, à Coire et à Stubai en Autriche, cette dernière provoquant une légère commotion, ont peut-être aussi facilité ce réveil salvateur. «J'ai alors décidé de revenir à plus de simplicité. Il me fallait retrouver le plaisir de skier.»
Un anniversaire mémorable
Mathilde Gremaud a ressurgi de sa boîte au meilleur moment, le jour même de son 22e anniversaire, sur ce site industriel de la mégalopole pékinoise qui servait de cadre inédit pour la finale de Big Air. «Je suis extrêmement heureuse de cette médaille de bronze. J'ai tout essayé sur mon troisième saut et n'ai aucun regret de ne pas avoir obtenu l'argent.»
La Fribourgeoise observe que le niveau s'est considérablement élevé ces trois ou quatre dernières années. «Le niveau des meilleures filles il y a quatre ans (ndlr: la discipline du Big Air n'était pas encore olympique) n'aurait peut-être même pas suffi pour entrer en finale ici.»
«Les meilleures ont montré des tricks (ndlr: figures) que je n'avais jamais vus auparavant. Tout le monde a repoussé ses limites. C'était la guerre», a ajouté Mathilde Gremaud.
Aussi fort qu'en 2018
D'abondantes larmes ont coulé sur ses joues mardi. «Pour reprendre l'expression de mon grand-père, j'avais la vessie près des yeux», a glissé l'émotive et expressive freestyleuse. Elle place sur un plan d'égalité cette médaille de bronze avec celle d'argent qu'elle avait décrochée il y a quatre ans en slopestyle aux JO de Pyeongchang: «Elles ont la même valeur. Les circonstances qui les ont précédées étaient très différentes.»
La jeune Romande se souviendra à double titre de cette journée. Pour marquer son anniversaire, ses camarades du freestyle helvétique lui ont badigeonné le visage avec un gâteau, dans la bonne humeur, comme il est de coutume dans l'équipe.
Si le public a des frissons en regardant les acrobaties du Big Air, Mathilde Gremaud sourit quelque peu à cette évocation: «Une fois en l'air, je sais exactement ce que je fais, où j'en suis. C'est une sensation corporelle très forte.» L'Asie, en tout cas, sourit à la Gruérienne, désormais double médaillée olympique, en attendant, peut-être, une troisième breloque en slopestyle.
À lire aussi:
(ATS)