En tant que journaliste, on doit faire attention à toujours rester à notre place. Non, nous ne sommes pas là pour être les potes des athlètes que nous suivons tout au long de l'année. La plupart du temps, c'est facile. Des liens étroits ne se créent finalement que rarement au moment de tendre le micro. Mais il y a quelques exceptions. Connor Hughes en est une. Dans ce métier, j'ai grandi avec plusieurs principes plus ou moins corrects. L'un d'entre eux? Les gardiens sont des êtres à part. C'est vrai, la plupart du temps.
Mais il existe des exceptions et Connor Hughes en est une. «Merci d'avoir retranscrit fidèlement mes propos, je sais que je pars dans tous les sens», m'a-t-il écrit au lendemain d'une interview au long cours durant laquelle il s'est livré de manière très personnelle sur sa vie et ses états d'âme. On appelle ce genre d'interlocuteurs «un bon client» entre journalistes.
Mais en plus d'être sympa et disponible en zone mixte, Connor Hughes est également un excellent gardien. Cette année 2024, j'ai d'ailleurs décidé d'en faire mon sportif de l'année. Bien sûr, on aurait pu lui préférer d'autres athlètes médaillés olympiques ou ayant gagné un trophée. Connor, lui, a perdu lors du septième match de la finale de National League avec le Lausanne HC. Mais on peut voir cette défaite différemment. Grâce à ses prestations majuscules, le gardien a aidé les Lions à réaliser la meilleure saison de leur histoire.
Ses performances lui ont permis de se lancer dans une aventure incroyable. Il est actuellement en Amérique du Nord où il tente de patiner après son rêve, celui de disputer son premier match en NHL. Après avoir signé un contrat d'un an avec l'organisation des Canadiens de Montréal, il évolue actuellement en AHL, l'anti-chambre de la plus prestigieuse ligue du monde. Pour continuer de croire en son rêve, il a effectué un sacrifice financier et s'est mis en danger.
Connor Hughes est un exemple. C'est un homme sympa et attachant doublé d'un sportif ambitieux et talentueux. Bref, il a tout pour plaire. Et en plus, il tient une chronique pour Blick. a-t-il des défauts? Non. C'est pourquoi il est mon sportif suisse de l'année.