Maud Jayet possède un caractère bien trempé. Il faut bien ça pour espérer jouer les premiers rôles dans la catégorie la plus pointue de la voile olympique. Le laser, c’est le bateau de référence, celui sur lequel tous les apprentis régatiers passent un jour. C’est aussi celui qui génère le plus d’adeptes et dont chaque course est une bataille navale impitoyable.
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C’est dans cet univers que la Vaudoise excelle depuis plus de dix ans. Dans un anonymat qui sied aux disciplines olympiques. Mais qu’importe l’attention, pourvu qu’on ait la caresse du mistral sur les joues rougies par un soleil de feu.
Des conditions favorables aux cadors
Le vent le plus célèbre du Sud de la France s’est invité au troisième jour des épreuves de Laser. 24 nœuds bien établis et des rafales parfois fatales à l’équilibre précaire de ces petits monocoques ont rythmé les trois courses proposées aux femmes. Des manches de 45 minutes, un véritable marathon sous un soleil de plomb.
Sans surprise, ces conditions extrêmes ont souri aux cadors de la catégorie. A commencer par les deux dernières championnes olympiques, la Néerlandaise Marit Bouwmeester (en or à Rio) et la Danoise Anne-Marie Rindom (sacrée à Tokyo), s’échappent en tête du classement. Particulièrement solides, ces deux filles connaissent très rarement des journées en demi-teinte.
A quatre petits points de la troisième place
En deuxième rideau, Maud Jayet répond parfaitement aux attentes. Alors qu’il lui reste encore deux jours de qualifications et quatre manches, elle est en embuscade, à portée de podium. La 3e place n’étant distante que de quatre petits points, la Vaudoise peut encore nourrir de réels espoirs de décrocher cette médaille dont elle rêve depuis des années.
Après une très belle première course (8e), la suite a été un peu moins à son goût. Avec une 13e place – méritoire après un début de manche très compliqué – et un 17e rang moins digne de son standing de double médaillée d’argent mondiale (2022 et 2023). Cette contre-performance a été biffée (en voile, la moins bonne manche est enlevée du total de points).
Elle peut donc considérer que son droit à l’erreur a déjà été utilisé. De quoi lui mettre un peu de pression sur les épaules pour les quatre dernières courses? «Depuis plusieurs années, je n’ai pas seulement progressé sur le plan physique mais également mental», expliquait-elle avant de s’élancer sous le regard bienveillant de la Bonne-Mère. «J’arrive à mettre de côté ces calculs et je me concentre uniquement sur ce que je sais faire, sur ma façon de naviguer. C’est comme cela que j’ai franchi plusieurs paliers ces dernières années et que les résultats ont suivis.»