La boxeuse de 25 ans (1,78 m) a remporté aux points, sur décision unanime, son combat dans une salle de Villepinte comble et survoltée, acquise à sa cause avec la présence de nombreux drapeaux algériens en tribunes. Emue, elle a salué le public et s'est dirigée en pleurs vers son coin après avoir assuré la première médaille à l'Algérie durant ces Jeux.
Soutenue par le CIO, Khelif dispute ses deuxièmes JO et a pris part à de nombreux tournois de boxe féminine. Mais la polémique trouve son origine dans son exclusion des Mondiaux 2023 à New Delhi car, affirme la fédération internationale de boxe (IBA), elle avait échoué à un test destiné à établir son genre. L'IBA a réfuté qu'il se fût agi d'une analyse des taux de testostérone mais n'a pas précisé de quel type de test il s'agissait. L'IBA et le CIO entretiennent des relations exécrables.
Plus de Jeux olympiques
La controverse a explosé quand son adversaire en huitièmes, Angela Carini, a abandonné dès les premières secondes du combat. La Première ministre italienne Giorgia Meloni avait alors dénoncé «un combat qui n'était pas sur un pied d'égalité». En pleine campagne présidentielle américaine, Donald Trump s'était aussi emparé du sujet. Plusieurs associations ont dénoncé «un faux débat» mené par les milieux conservateurs.
Une demi-finale à... Roland-Garros
Soutenue par ses compatriotes et le CIO, Khelif affrontera en demi-finale la Thaïlandaise Janjaem Suwannapheng (23 ans, 1m70) mardi à 22h30 au stade Roland-Garros à Paris. En boxe, les deux demi-finalistes battues décrochent le bronze. C'est donc le minimum auquel peut prétendre Khelif. «Nous avons constaté des attaques incessantes», a encore dénoncé vendredi le ministre des sports algérien Abderrahmane Hammad, sur X/Twitter. «Nous ne permettrons à personne de faire pression sur elle ou de lui faire du mal, et nous sommes prêts à la défendre avec une détermination inébranlable.»
Egalement qualifiée en demi-finale dans une autre catégorie, la Taïwainaise Lin Yu-ting (-57 kg), est au centre d'une controverse similaire. Le CIO, qui a validé leur participation, a répété samedi que les deux sont «nées femmes, ont grandi comme femme, ont un passeport comme tel et ont concouru comme des femmes depuis plusieurs années», selon les mots de son président Thomas Bach. «Les femmes peuvent avoir un taux de testostérone égal à celui des hommes, tout en étant des femmes», a rappelé le CIO.