«Il n’y avait que trois personnes au courant. C’était très, très dur de garder pour moi un truc aussi énorme et de ne pas pouvoir le dire à mes proches.» Elle a toutefois trouvé une petite feinte. «Comme je me produisais dans le cadre de l’olympiade culturelle juste avant, j’ai pu leur expliquer comment j’ai pu leur trouver des billets pour la cérémonie sans qu’ils ne se doutent de rien.»
Marina Viotti a vécu de nombreuses semaines avec un immense secret sur le cœur. Celui d’être l’une des chanteuses de la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques de Paris. Au même titre que Lady Gaga ou Céline Dion, la chanteuse lyrique franco-suissesse avait un rôle majeur lors d’un des tableaux de la cérémonie d’ouverture.
«Lorsqu’il t’arrive quelque chose comme cela, tu as envie d’en parler à tout le monde et même de le hurler (rires).» Mais impossible puisque toutes les informations ont été savamment verrouillées par l’organisation pour garder la surprise jusqu’à la dernière seconde. Et la surprise a été grande, notamment pour les proches de Marina Viotti. «Tout à coup, j’ai commencé à recevoir énormément de messages, nous a-t-elle confié. Tout le monde me demandait pourquoi je n’avais rien dit. Mais ce n’était tout simplement pas possible.»
Même si c’était dur de garder ce secret, elle y a également pris du plaisir. «C’est frustrant et beau à la fois, remarque-t-elle. Tout le monde a tellement bien joué le jeu. Au final, c’était bien que cela se déroule ainsi.» Depuis la divulgation du plus gros secret qu’elle n’a jamais eu à garder, Marina Viotti est submergée par les sollicitations. «Je ne suis moi-même pas redescendue de mon nuage, précise-t-elle. J’ai l’impression que ce moment n’a duré que dix secondes. J’aurais voulu que cela dure toute la soirée (rires).»
«C’était rock»
Perchée sur un bateau présent sur l’emblème de la ville de Paris, la chanteuse lyrique a été accompagnée du groupe de métal français, Gojira. «Deux genres très chers à mon cœur.» Cela n’a en effet rien d’anormal pour celle qui a chanté dans des groupes de métal et qui connaît ce monde sur le bout des octaves.
«C’était justement un tableau qui me ressemble, apprécie-t-elle. Il a permis de faire un pont entre deux mondes différents, mais pas si éloignés. Et c’est justement à l’image des Jeux olympiques et de ce qu’ils représentent pour moi. Ils sont un moyen extraordinaire de reconnecter les gens. Je sais que cela n’a pas plu à tout le monde, mais cette cérémonie était un moyen de célébrer la diversité et la richesse culturelle et créative d’un pays.»
Notoriété immédiate
Cette cérémonie a été marquée par les pluies torrentielles qui se sont abattues sur Paris tout au long de la fête. Pas de quoi troubler la tranquillité de celle qui passe son temps entre Lausanne et Paris. «On m'a même demandé si j'avais encore envie de le faire, rigole-t-elle de bon cœur. On m'a demandé si je voulais un parapluie aussi. Mais jamais de la vie! C'était vraiment rock! La pluie a donné quelque chose d’épique. Pour tout dire, j'aurais même voulu qu'il y ait deux ou trois éclairs au moment où je chantais (rires)! Enfin je dis ça pour moi, car pour les autres artistes, ça dû être galère.»
Cette gigantesque fête a été regardée par le monde entier. Au sens propre. «Il y avait déjà tellement de monde autour de la Seine, s’étonne-t-elle. Mais c’est vrai que de se dire qu’il pouvait y avoir jusqu’à deux milliards de téléspectateurs, c’est… comment dire… vertigineux. Je ne trouve pas de meilleur mot.» Ce chiffre fait tourner la tête, mais ne l’a pas perturbée outre mesure. «Cela donne une joie et un élan indescriptibles, lance-t-elle. Je suis plus étonnée lorsque je vois mon nom dans des magazines comme Gala (rires). Je ne suis pas franchement habituée à cela.»
Céline Dion? «Phénoménale»
Depuis vendredi soir, elle ne compte plus les sollicitations. Cela rend sa disponibilité et le temps accordé pour cet entretien plus précieux encore. «Cela dépasse tout ce que l’on peut imaginer, remarque-t-elle. J’ai reçu des messages du Brésil, du Japon de l’Inde… J’ai des gens avec qui je n’avais plus de contact depuis 20 ans qui m’ont écrit. Le sport et la musique sont probablement les deux moyens de reconnecter les gens. Et cette cérémonie a eu précisément cet effet sur moi. Cela me touche énormément même si je n’arrive pas encore bien à réaliser.»
Si elle voit son nom dans Gala, Marina Viotti le lit également associé à Céline Dion, qui a mis un point d’exclamation final à cette cérémonie d’un «Hymne à l’amour» extraordinaire. «Après mon passage, j’ai vu et entendu la fin de la cérémonie, précise-t-elle. C’était très beau et magnifiquement bien chanté. Quelle émotion, surtout lorsque l’on sait ce qu’elle vit actuellement. Le symbole était magnifique. C’est la plus grande voix de notre siècle et elle devait être là. J’ai été très émue.» Comme si la soirée n’avait pas encore été suffisamment chargée émotionnellement. Elle rigole. «Ce moment va rester gravé dans ma mémoire tellement il s’est passé des choses inattendues.»
Pour n’importe quel artiste, jouer sur la Grande Scène du Paléo peut représenter le highlight de son année. Pour Marina Viotti, ce n’était même pas son highlight du week-end. «Mais attention, c’est un autre événement complètement dingue», tient-elle à préciser après sa prestation avec Roberto Alagna pour un concert classique au cœur du festival le plus populaire de Suisse romande.
Comment s’est passée votre soirée nyonnaise?
C’était un moment rare. Je me suis régalée. Contrairement à Paris, j’ai pu profiter, car cela dure une heure. Comme nous jouions en fin d’après-midi, nous avions même un début de coucher de soleil.
Le public était-il réceptif à la musique classique?
Oui! Le public était hyper chaleureux. Ils ont même tapé des mains en rythme à un moment. C’est une chose à laquelle je ne suis plus vraiment habituée. Je suis très attentive aux gens devant la scène. Et lorsque je vois quelqu’un passer, s’arrêter et rester pour la fin du spectacle, cela me touche. Des tas de gens ont voulu faire des selfies avec moi. C’est là que je me suis dit à quel point la soirée de vendredi a eu un impact.
Vous vouliez faire un pont entre le classique et un grand festival. Est-ce réussi?
Vous voulez une anecdote? Je n’ai pas vu autant de mecs à torses nus devant la scène depuis un certain temps, lorsque je chantais dans mon groupe de métal (rires). Donc j’ai vraiment ce sentiment. Il y avait beaucoup de monde, mais des gens étaient couchés dans l’herbe à profiter du soleil et de la musique. C’était une belle ambiance.
Pour n’importe quel artiste, jouer sur la Grande Scène du Paléo peut représenter le highlight de son année. Pour Marina Viotti, ce n’était même pas son highlight du week-end. «Mais attention, c’est un autre événement complètement dingue», tient-elle à préciser après sa prestation avec Roberto Alagna pour un concert classique au cœur du festival le plus populaire de Suisse romande.
Comment s’est passée votre soirée nyonnaise?
C’était un moment rare. Je me suis régalée. Contrairement à Paris, j’ai pu profiter, car cela dure une heure. Comme nous jouions en fin d’après-midi, nous avions même un début de coucher de soleil.
Le public était-il réceptif à la musique classique?
Oui! Le public était hyper chaleureux. Ils ont même tapé des mains en rythme à un moment. C’est une chose à laquelle je ne suis plus vraiment habituée. Je suis très attentive aux gens devant la scène. Et lorsque je vois quelqu’un passer, s’arrêter et rester pour la fin du spectacle, cela me touche. Des tas de gens ont voulu faire des selfies avec moi. C’est là que je me suis dit à quel point la soirée de vendredi a eu un impact.
Vous vouliez faire un pont entre le classique et un grand festival. Est-ce réussi?
Vous voulez une anecdote? Je n’ai pas vu autant de mecs à torses nus devant la scène depuis un certain temps, lorsque je chantais dans mon groupe de métal (rires). Donc j’ai vraiment ce sentiment. Il y avait beaucoup de monde, mais des gens étaient couchés dans l’herbe à profiter du soleil et de la musique. C’était une belle ambiance.