Un crack débarque aux Vernets
Les raisons de l'arrivée de Sami Vatanen à Genève-Servette

Dès vendredi, les Aigles pourront compter sur le défenseur finlandais Sami Vatanen (30 ans). Comment un arrière expérimenté à plus de 500 matches de NHL peut-il arriver en championnat de Suisse? Cela tient en quatre raisons... et un petit peu d'audace.
Publié: 28.09.2021 à 09:58 heures
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Dernière mise à jour: 28.09.2021 à 11:22 heures
Marc Gautschi a engagé le défenseur finlandais Sami Vatanen (médaillon)
Photo: Keystone/GSHC.ch
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Grégory BeaudJournaliste Blick

Pour bien se rendre compte du pedigree de Sami Vatanen qui effectuera ses grands débuts dès vendredi à Zoug, il suffit de se plonger dans ses statistiques. En neuf saisons de NHL, le défenseur finlandais a disputé plus de 500 matches et totalisé 226 points. Et, mieux encore, à 30 ans, c’est un arrière dans la force de l’âge qui est arrivé lundi au bout du Léman. À la question de savoir s’il s’agit de son plus gros transfert depuis qu’il est directeur sportif, Marc Gautschi préfère dégager: «Je vous laisse me reposer la question en fin de saison (rires)». Il faut dire qu’avec Valtteri Filppula, il avait déjà sorti un sacré atout de sa manche.

Mais alors pourquoi un tel joueur décide-t-il de venir jouer en Suisse plutôt que de repartir en Amérique du Nord? Avec l’arrivée de Seattle comme 32e franchise en NHL, le nombre de places de travail a encore augmenté durant l’été. Il y a quatre raisons qui ont rendu ce transfert possible. Et une certaine dose d’audace de la part du directeur Marc Gautschi: «Au bout d’un moment, tu dois être capable de prendre un risque et attaquer.» Cette attitude lui a permis de boucler le dossier. Sami Vatanen terminera la saison aux Vernets. Voici pourquoi:

1. Un début de saison compliqué

Marc Gautschi ne s’en cache pas. Si Genève-Servette n’était pas dans une zone de turbulences actuellement, il est probable que l’option Sami Vatanen n’ait pas été activée dès le mois de septembre. «Il est possible que si nous avions gagné les cinq derniers matches, nous aurions peut-être agi différemment», admet-il. Car la réalité des chiffres actuellement n’est pas reluisante. Bien au contraire, même. Genève-Servette a l’une des pires équipes de la ligue tant offensivement que défensivement. Dans ces conditions, il devenait urgent de réagir pour éviter de laisser partir le train.

2. Un profil idéal

Réagir, certes. Mais comment? À cette période de l’année, la tentation est grande de patienter jusqu’à la fin des camps de préparation de NHL et espérer qu’un gros nom arrive sur le marché. Par chance, ce gros nom était disponible malgré un intérêt de la NHL. «Nous passions trop de temps en zone défensive, poursuit Marc Gautschi. Jusqu’ici, notre contrôle du puck en zone offensive n’était pas assez bon et notre jeu de transition peinait. C’est pourquoi engager un arrière était la bonne solution. Il devrait stabiliser notre équipe et surtout lui permettre de sortir plus facilement de sa zone. Si notre jeu depuis l’arrière est meilleur, cela nous aidera beaucoup.»

Le directeur sportif ne craint-il pas une redondance avec Henrik Tömmernes, arrière capable de «bouffer» 30 minutes de glace par match? «Au contraire, coupe Marc Gautschi. Il va l’aider en lui permettant de souffler davantage. Je pense qu’on n’a jamais assez de bons défenseurs comme Henrik ou Sami dans le hockey moderne.» En résumé: Sami Vatanen est un arrière défensivement solide et capable de lancer l’offensive. Bref le profil idéal.

3. La crise du coronavirus

Cela fait désormais 18 mois que la pandémie est l’excuse toute trouvée pour expliquer tous les échecs sportifs à travers le monde. Cette fois-ci, le Covid est plutôt venu aider Genève-Servette au moment de progresser sur le dossier Sami Vatanen. «C’est une situation particulière, précise Marc Gautschi. Je crois que Sami n’avait pas forcément envie de repartir cet été de l’autre côté de l’Atlantique et c’est pour cela qu’il est arrivé sur le marché. Et ce sont des types de joueurs qui ne sont pas sur le marché durant des semaines.»

4. Le dossier Marc-Antoine Pouliot

À force, cela devient compliqué de ne pas être cynique au moment de parler de la naturalisation de Marc-Antoine Pouliot. Attendu en vain durant de nombreuses années à Bienne, le passeport à croix blanche du Québécois va-t-il lui être désormais délivré par les autorités? Si la signature de Sami Vatanen n’est pas liée à une avancée significative dans ce dossier, Marc Gautschi demeure positif: «Nous avons fait les démarches pour que cela aboutisse.» Actuellement, les Aigles ont donc cinq étrangers sous contrat. Lorsque Marc-Antoine Pouliot sera de retour de blessure, Patrick Emond devra donc effectuer des choix durant un certain temps. Avant de pouvoir peut-être compter sur le Québécois comme joueur à licence suisse. «C’était forcément une partie de la réflexion au moment d’engager Sami Vatanen», ponctue Marc Gautschi.

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