Les Aigles sont à la peine
Genève a des problèmes en attaque et en défense

Depuis le début de la saison, Genève-Servette est l'équipe qui produit le moins de jeu offensif tout en concédant beaucoup de buts. Avant de recevoir Fribourg pour un derby qui s'annonce tendu ce vendredi aux Vernets (19h45), on se plonge dans les statistiques.
Publié: 24.09.2021 à 11:31 heures
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Dernière mise à jour: 24.09.2021 à 12:09 heures
Photo: Getty Images
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Grégory BeaudJournaliste Blick

Il y a la réalité du classement: avec six points en autant de matches, les Grenat vivent un début de saison pénible. Les blessures compliquent sacrément la tâche de Patrick Emond, coach du GSHC. L’excuse est forcément recevable et, dans ce sens, le retour de Roger Karrer en défense ne peut que faire du bien au GSHC. Mais depuis le début de saison, il y a également la réalité statistique. Et Genève-Servette est dans les pires équipes de la ligue tant d’un point de vue offensif que défensif. On se plonge dans les chiffres.

Une attaque poussive

Genève a inscrit 14 buts en six matches pour une moyenne inférieure à 2,5 réussites par soirée. Si l’on enlève le 4-5 ap de Langnau, le constat est encore pire: Genève a inscrit neuf buts en cinq matches. Une pauvreté offensive qui place les Aigles dans les eaux d’Ajoie en termes de percussion offensive si l’on ne regarde que les buts inscrits. Problème? Les Grenat ne peuvent pas se dire qu’ils sont poursuivis par la malchance chronique devant le gardien adverse. Leur volume de shoots est pire que celui des Jurassiens depuis le début de saison. Si l'on calcule par 60 minutes de jeu, les Genevois ne tentent qu’une cinquantaine de fois leur chance. À titre de comparaison, Lugano, meilleur élève jusqu’ici, en est à plus de 70 tirs.

Volume de shoots

Un moyen simple de mesurer le volume de jeu proposé par une équipe est de calculer son «Corsi». En gros, tous les types de tirs (cadrés, bloqués, hors-cadres) comptent. Cela permet d'avoir une image plus claire de la valeur d'une équipe. Cette statistique dite «avancée» s'exprime par soixante minutes de jeu. Son petit nom? CF/60 (Corsi For par 60 minutes de jeu). Après deux semaines de championnat, on peut remarquer que Lugano est dans une autre catégorie depuis le début de saison. Le classement avant les matches de ce vendredi.

«Corsi offensif par 60 minutes

  1. Lugano 75,82.
  2. Davos 68,59
  3. Ambri-Piotta 64,25
  4. Lausanne 62,78
  5. Berne 61,00
  6. Bienne 60,53
  7. Zurich 60,16
  8. Langnau 58,27
  9. Rapperswil 57,89
  10. Fribourg 57,02
  11. Zoug 54,61
  12. Ajoie 53,99
  13. Genève-Servette 53,00

Un moyen simple de mesurer le volume de jeu proposé par une équipe est de calculer son «Corsi». En gros, tous les types de tirs (cadrés, bloqués, hors-cadres) comptent. Cela permet d'avoir une image plus claire de la valeur d'une équipe. Cette statistique dite «avancée» s'exprime par soixante minutes de jeu. Son petit nom? CF/60 (Corsi For par 60 minutes de jeu). Après deux semaines de championnat, on peut remarquer que Lugano est dans une autre catégorie depuis le début de saison. Le classement avant les matches de ce vendredi.

«Corsi offensif par 60 minutes

  1. Lugano 75,82.
  2. Davos 68,59
  3. Ambri-Piotta 64,25
  4. Lausanne 62,78
  5. Berne 61,00
  6. Bienne 60,53
  7. Zurich 60,16
  8. Langnau 58,27
  9. Rapperswil 57,89
  10. Fribourg 57,02
  11. Zoug 54,61
  12. Ajoie 53,99
  13. Genève-Servette 53,00

Peu de tirs mais, pire encore, peu de chances de marquer. Mardi à Bienne, Genève-Servette a tout simplement été muet face à Joren van Pottelberghe. Et le dernier rempart seelandais n’a pas eu besoin de s’employer tant et plus pour réaliser son deuxième blanchissage consécutif. Un coup d’œil aux tirs tentés par les Aigles suffit à s'en rendre compte.

Que constate-t-on? Les Aigles n’ont tiré qu’un minimum de fois depuis la zone devant le gardien, là où les buts se marquent généralement. Sur les 23 shoots, quatre viennent de la bande, la zone la moins dangereuse pour l’adversaire. Bref, Genève peine à aller se faire mal devant le gardien adverse. Et cela se ressent au niveau des Expected Goals ou «xG». Pour eux qui ne sont pas familiers avec cette notion, un petit peu de lecture.

Expected Goals (xG): définition

Que veut dire l'abréviation xG? Expected Goals. Ou «Buts escomptés» si l'on veut éviter au maximum les anglicismes. Cette statistique permet de mesurer la qualité d'une occasion de but. Comment? En se basant sur un historique de plusieurs milliers de tirs en prenant en compte plusieurs facteurs: le but a-t-il été marqué sur un rebond ou sur une passe latérale? À quelle distance se situe le joueur au moment du shoot? Quel était l'angle de tir? Toutes ces métriques permettent de quantifier la probabilité qu'a un joueur de marquer un but. Le tir d'un joueur seul face au but vide aura un «Expected Goal» de 1,0. C'est à dire que dans 100% des cas, il va marquer. À l'inverse, un dégagement depuis sa propre zone sur le gardien aura un xG de 0,01 voire moins. Les expected goals permettent de déterminer le pourcentage de chances qu'une occasion se termine en but. Sur une rencontre ou sur une période donnée, il est donc plus facile de voir si une équipe a des résultats en accord avec les chances qu'elle se crée.

Que veut dire l'abréviation xG? Expected Goals. Ou «Buts escomptés» si l'on veut éviter au maximum les anglicismes. Cette statistique permet de mesurer la qualité d'une occasion de but. Comment? En se basant sur un historique de plusieurs milliers de tirs en prenant en compte plusieurs facteurs: le but a-t-il été marqué sur un rebond ou sur une passe latérale? À quelle distance se situe le joueur au moment du shoot? Quel était l'angle de tir? Toutes ces métriques permettent de quantifier la probabilité qu'a un joueur de marquer un but. Le tir d'un joueur seul face au but vide aura un «Expected Goal» de 1,0. C'est à dire que dans 100% des cas, il va marquer. À l'inverse, un dégagement depuis sa propre zone sur le gardien aura un xG de 0,01 voire moins. Les expected goals permettent de déterminer le pourcentage de chances qu'une occasion se termine en but. Sur une rencontre ou sur une période donnée, il est donc plus facile de voir si une équipe a des résultats en accord avec les chances qu'elle se crée.

Depuis le début de saison, Genève aurait statistiquement dû marquer 11,51 goals. Les 14 inscrits sont même flatteurs par rapport aux chances créées. Avec 1,88 «but escompté» par match, les Grenat font moins bien qu’Ajoie (1,93) et à peine mieux que Langnau (1,85). À 5 contre 5, le constat n’est pas franchement plus reluisant. Dans cette situation, Ajoie est la pire équipe de la ligue avec 1,52 «but escompté» pour 60 minutes de jeu. Genève se trouve à la 12e place avec 1,55.

Et la défense?

Le problème? La défense n’est pas meilleure depuis le début de saison. Les Genevois ont encaissé 22 buts en six rencontres mais, surtout, sont uniquement meilleurs qu’Ajoie en ce qui concerne les chances de buts concédées. Statistiquement, les Aigles auraient «dû» encaisser 22,44 buts (3,86 buts pour 60 minutes) et sont donc pile dans la moyenne. Pas mal ces statistiques avancées, non?

Le Corsi évoqué précédemment peut évidemment se calculer également d’un point de vue défensif. Et là non plus, ce n’est pas glorieux. Avec 67,51 tirs concédés par 60 minutes, les Genevois sont à la douzième place devant Ajoie (72,39). À titre de comparaison, Ambri ne laisse qu’une cinquantaine de tentatives à son adversaire par match.

Et il ne faut pas faire l'erreur de croire que le 6-0 contre Bienne influence à ce point les statistiques. Si l'on regarde les deux matches précédents, l'écart entre les équipes était criant. Les graphiques suivants cumulent les «xG» sur la longueur de la rencontre. Les buts sont mentionnés par le nom du joueur.

Genève 3-5 Lugano

Si la rencontre s'est soldée par une défaite 3-5, Lugano a été «mal payé» puisque l'écart entre les deux équipes était plus important comme on peut le voir dans l'évolution des buts escomptés ci-dessus.

Lausanne 2-1 ap Genève

On le voit également lors du match face à Lausanne. Si le GSHC a ramené un point, ce fut un bon point puisque les Grenat ont été largement dominés durant la rencontre. Le LHC s'est créé deux fois plus de chances de but que les Genevois (3,5 contre 1,7). Une sacrée différence, là aussi.

Si l’on récapitule, Genève a donc le pire Corsi offensif et le douzième défensif. Patrick Emond doit espérer pouvoir rapidement compter sur Tanner Richard, Marc-Antoine Pouliot ou Noah Rod. La bonne nouvelle? Avec seulement six matches au compteur, la tendance n’est pas irréversible, bien au contraire. Mais les Aigles seraient bien inspirés de réagir dès ce vendredi soir contre Fribourg Gottéron, une équipe autant à la peine qu’eux à 5 contre 5. Le duel s’annonce tendu.

Toutes les statistiques de cet articles proviennent de 49ing.ch, le partenaire de la ligue en matière de statistiques.

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