Il n’y avait besoin d’aucune preuve pour se convaincre du retour au tout premier plan de Toni Rajala. Mais le 2-0 inscrit dimanche face à Ambri-Piotta aurait pu convertir les derniers récalcitrants. Un missile de la ligne bleue a laissé le gardien Damiano Ciaccio sans voix. Jugez plutôt.
Aucun doute n’est permis, «Vintage Rajala» est bel et bien de retour. «Lors de la saison précédente, je tirais tout autant, mais cela ne produisait pas vraiment les mêmes résultats, rigolait-il la semaine dernière avant sa livraison de «cacahuètes» dominicales. Pour tout vous dire, j’avais l’impression que peu importe d’où je shootais, ça ne rentrerait pas. C’était un peu frustrant.»
Toni Rajala est un joueur particulièrement expressif sur et hors de la glace, bien loin des étiquettes collées parfois à la hâte sur le front des Finlandais. «C’est vrai que cela me définit bien», acquiesce-t-il. Est-ce à dire que l’absence des fans et les patinoires désertes de l’an dernier ont eu un impact sur sa production? «C’était vraiment une période étrange. La présence du public m’aide beaucoup. Je pense que les gens ne se rendent pas compte de l'influence que cela peut avoir. Les fans donnent de l’énergie. Et puis… Tu as envie de leur montrer de quoi tu es capable (rires).»
Il ne se cache pas derrière les huis clos pour expliquer ses 32 points en 46 matches. Un total honorable, mais relativement loin de ce à quoi il nous avait habitués depuis son arrivée dans le championnat de Suisse en 2016. Mais aujourd’hui, il a déjà fait mieux que cette marque en seulement une trentaine de rencontres. Impressionnant. «L’an dernier, lorsque je marquais et qu’il n’y avait pas un bruit dans la patinoire, cela me faisait bizarre, poursuit-il. Après quelques matches, tu es obligé de t’y habituer, mais je suis tellement heureux que ce soit plus ou moins normal… En espérant que cela reste ainsi!»
Le retour de Törmänen
Par rapport à la saison dernière, il y a également une différence majeure du côté de la Tissot Arena: la présence d’Antti Törmänen derrière le banc, après une saison passée à soigner un cancer. Sans minimiser le travail d'un Lars Leuenberger appelé au pied levé, le coach finlandais a également joué un rôle dans ce retour au premier plan. «J’ai apprécié de jouer pour Lars, précise d’emblée Toni Rajala. Mais cet été, lorsque l’on m’a appris qu’Antti était guéri et qu’il serait notre coach cette saison, j’étais vraiment très content. Lorsque vous voyez que votre entraîneur a vaincu le cancer, cela donne un boost à toute l’équipe. Je ne sais pas comment vous l’expliquer, mais c’est ainsi que je le ressens.»
Depuis le début de saison, le technicien fait jouer son atout finlandais avec Gaëtan Haas. Une association prometteuse, même si tout n’est pas encore au point. «Nous cherchons encore notre alchimie, précise le meilleur compteur seelandais. Cela fonctionne déjà pas mal, mais je suis convaincu que nous pouvons faire encore mieux.» De quoi intimider les défenses adverses.