À l’écouter, c’était pas loin d'être un match comme un autre. Pourtant, Henrik Tömmernes vient de vivre deux jours particuliers. Jugez plutôt. Dimanche, il est parti de Pékin au lendemain d’une finale olympique pour la troisième place perdue contre la Slovaquie. Arrivé lundi en Suisse après avoir transité par la Suède, il a pu dormir une nuit à Genève avant de prendre la voiture pour Davos, où il a rejoint ses coéquipiers pour disputer un match de championnat de National League. «C’était un peu long, rigole le principal intéressé. Mais j’ai eu de la chance, les gars ont tout fait pour me faciliter la tâche en jouant simple.»
Ses coéquipiers ont joué simple, mais Henrik Tömmernes, lui, a semblé jouer un match d’une simplicité absolue. Jamais un coup de patin en trop ni une décision précipitée. Bref, un contrôle total. «Lorsque tu as un décalage horaire à encaisser et un peu de fatigue, c’est la clé», a précisé le Suédois. D’autant plus que le meilleur compteur grenat a également dû s’adapter à une surface de glace plus grande en Suisse que celles sur lesquelles il a patiné en Asie. «Pour être honnête avec vous, j’avais l’impression que la distance entre la ligne bleue et la cage était absolument interminable, rigole-t-il. Je n’avais jamais vu une patinoire aussi grande.»
«Dangereux de les faire jouer»
Malgré le jet-lag, la fatigue et les surfaces de jeu plus grandes, Henrik Tömmernes a inscrit le but décisif et a également distribué une passe décisive. Bref, un match comme un autre. «J’avais dit aux gars que ce serait les douze joueurs présents en Suisse durant la pause olympique qui nous feraient gagner à Davos, sourit Jan Cadieux, coach des Aigles. Au final, on a tout de même pu compter sur un grand Tömmernes. Mais je suis très satisfait de voir que nous avons pu reprendre là où nous avions terminé avant la pause.»
Pour cette rencontre, le coach avait décidé de se passer de ses champions olympiques, les Finlandais Valtteri Filppula et Sami Vatanen. «Bien sûr que c’était un match capital, mais il fallait regarder l’image dans son ensemble et ne pas se focaliser uniquement sur la rencontre à Davos, précise le technicien. Et cela nous semblait être dangereux de les faire jouer dans ces conditions.» Un pari gagnant pour Jan Cadieux et le directoire grenat. «Vous savez, même si nous perdions ce match et avions gagné les neuf suivants, cela aurait pu suffire pour atteindre le Top 6», calcule le coach.
Comme les deux Finlandais, Henrik Tömmernes va lui aussi pouvoir compter sur un peu de repos avant la partie de vendredi à Fribourg. «Je savais qu’il n’y aurait qu’un match durant lequel il fallait tout donner avant un jour de congé, précise le Suédois. Cela facilite aussi la tâche. Mais je me réjouis de rentrer.» Problème? Le retour de Davos à Genève en pleine nuit et avec de la neige sur les premiers kilomètres a probablement dû lui paraître aussi long qu’un Pékin – Davos via Stockholm et Genève...