Il a joué en NHL avec les Blackhawks de Chicago, en SHL avec Frölunda, et a même porté le maillot de l’équipe nationale suédoise. Fort de cette expérience et de son indéniable talent, Jacob Nilsson (31 ans) a rejoint la saison dernière, à la surprise générale, la Swiss League, où il s’est imposé comme le meilleur buteur du HC Viège. Il vit dans un petit village de 300 habitants, perché au-dessus de la ville.
À l’approche du premier match de promotion de Viège face à Ajoie, ce mardi à Porrentruy, l’attaquant suédois raconte à Blick pourquoi il a quitté la SHL pour un club de deuxième division suisse… et comment il en est venu à élever des agneaux dans son appartement.
Une vie paisible loin de la ville
«La première fois que j’ai fait le trajet entre l’Arena et mon appartement, j’ai entré l’adresse dans le GPS et je me suis demandé: 'Mais où est-ce que je suis tombé?'», rigole Jacob Nilsson. Pourtant, lui et sa compagne, Klara Brelin, se sont vite adaptés à Sankt-German.
Le HC Viège aurait pu leur trouver un logement en ville, mais le Suédois a préféré s’installer au calme. «Les montagnes, la vue… c’est parfait. En vieillissant, on comprend l’importance du bien-être en dehors de la glace. Ici, c’est juste incroyable.»
Les habitants, eux, ont tout de suite adopté le couple. «Ils se sont intégrés très vite. Ils s’intéressent aux gens, et malgré la barrière de la langue, ils ont trouvé leur place dans la communauté», explique Freddy Niklaus, éleveur de moutons à nez noir.
Les testicules du bouc, un porte-bonheur insolite
C’est aussi grâce à lui que le couple suédois a vécu une expérience pour le moins… inhabituelle. Lorsqu’il a fallu s’occuper de trois agneaux orphelins, le couple n’a pas hésité à les recueillir chez eux. «Ils étaient tout petits et avaient besoin de soins. On les a nourris au biberon pour leur donner une chance de survivre», raconte Jacob Nilsson. Aujourd’hui, les moutons ont rejoint le troupeau, mais le Suédois passe encore régulièrement à la ferme. «Il donne un coup de main de temps en temps», confie Freddy Niklaus. «Il a même déjà lavé des boucs!»
Mais le hockeyeur a surtout suivi un rituel local… un peu particulier. «Avant les play-off, je lui ai dit que s’il tenait les testicules d’un bouc dans ses mains, ça lui porterait chance. Il l’a fait… et ils sont devenus champions suisses!» s’amuse l’éleveur.
Un défi sportif relevé
Si Jacob Nilsson s’est vite acclimaté à la vie en Valais, ses débuts en Swiss League ont été plus compliqués. En tant qu’étranger, la pression est immense: chaque équipe n’a droit qu’à deux joueurs non-suisses. «J’étais habitué au style de jeu suédois, très structuré. Ici, c’est plus libre, moins ordonné», explique-t-il.
Il est venu en Suisse pour l’aventure, pour retrouver du plaisir dans son sport. «Vu de l’extérieur, ça peut sembler être un choix de carrière étrange. Mais pour moi, c’était la bonne décision.»
Après une première saison en demi-teinte, il a su s’adapter, passant de 13 à 23 buts et devenant le véritable fer de lance du HC Viège. «J’ai tendance à trop me mettre la pression. Mais l’année dernière, j’ai appris à jouer plus simplement et à savourer. Souvent, c’est comme ça que les bonnes choses arrivent», sourit-il. Et quand le stress revient, il a sa technique: «Je me fais un café, je trouve un bel endroit et je profite de la vue sur le Valais.»
Désormais, un autre défi l’attend: le barrage de promotion contre le HC Ajoie. S’il continue sur sa lancée et que la chance du mouton l’accompagne encore un peu, il pourrait bien jouer en National League la saison prochaine.