Le capitaine fidèle aux Dragons
A l'époque, Julien Sprunger jouait pour 250 francs par mois

Il y a 20 ans, Julien Sprunger faisait ses débuts en National League avec Gottéron. Dans une interview accordée avant le match en direct sur notre site (dès 19h25 ce vendredi), le Fribourgeois nous explique dans quel club il a failli signer.
Publié: 25.11.2022 à 15:10 heures
Le vestiaire de Fribourg Gottéron est la deuxième maison de Julien Sprunger.
Photo: BENJAMIN SOLAND
Nicole Vandenbrouck

Plus de 20 ans en National League dans le même club. Est-ce que c'est un fait remarquable ou c'est juste une question de confort?
Julien Sprunger: Je sais que l'on pourrait dire que c'est facile pour moi. J'habite ici, je connais les gens, j'ai une belle vie et c'est pour ça que je suis toujours resté à Fribourg. Mais ce n'était pas facile tous les jours. Je suis ici toute l'année et les gens me voient beaucoup. Les autres joueurs vont et viennent, ils ne s'en soucient pas tant que ça. Mais moi, je vis pour le hockey ici. C'est une responsabilité que j'aime assumer. Mais mon rôle implique aussi de la pression. Les feux de la rampe ne sont pas toujours agréables.

Depuis ton enfance, tu rêves d'un titre avec Fribourg. Est-ce pour cela que tu n'as jamais changé de club?
Non, ce n'est qu'un aspect de l'histoire. Je joue ici depuis plus de 20 ans, bien sûr que je veux gagner ce titre avec Fribourg. C'est mon objectif, même si ma carrière touche lentement à sa fin. Par deux fois, j'ai été proche d'un transfert. En 2010 à Zurich, mais à l'époque mon ex-femme était enceinte et c'était une situation difficile. Un an plus tôt, j'avais déjà signé un contrat à deux volets avec les New York Rangers, puis je me suis blessé lors des championnats du monde à Berne. Avec les Rangers, on a pris la décision que je devrais rester en Suisse pour me rétablir correctement. Nous avons donc résilié mon contrat.

As-tu reçu des offres sérieuses par la suite?
Avant mes deux dernières prolongations de contrat, j'ai parlé avec d'autres clubs. Si j'avais voulu gagner un titre à tout prix, il aurait été plus facile d'aller à Zurich, Berne ou Davos pour quelques années. Mais cela ne correspond pas à ma vision du sport. Mon rêve d'être champion, c'est avec Fribourg que je veux le réaliser. La fidélité est l'une de mes valeurs. Un jour, je veux regarder en arrière et être fier de ce que j'ai fait pour ce club. Avec ou sans titre à mon actif.

Que signifie l'argent pour toi?
Aucun sportif ne peut dire que l'argent ne signifie rien pour lui. Quand on reçoit une offre, on regarde le salaire. Mais par exemple, l'offre de Zurich à l'époque était meilleure que celle de Fribourg. L'argent joue un rôle, mais il n'a jamais été le facteur le plus important pour moi.

Lors de tes dernières prolongations de contrat, tu as dû accepter de baisser ton salaire. Ce n'était pas un problème?
Non, c'est normal. Il y a douze ans, j'étais l'un des meilleurs buteurs suisses, je pouvais donc exiger un certain salaire. Maintenant, je suis plus âgé, j'ai déjà eu des blessures et d'autres joueurs ont signé de gros contrats. Pour moi, l'offre doit être juste et respectueuse. La discussion avec Christian Dubé pour la dernière prolongation n'a duré que dix minutes. Beaucoup de gens pensent que je gagne plus que ce que je mérite réellement. Je me souviens encore de mon premier contrat, lorsque j'ai fait mon apprentissage de quatre ans au club. A l'époque, je jouais pour 250, puis 300, 350 et 400 francs par mois.

Tu as dit un jour que tu avais déjà tout vécu avec Fribourg. Quel a été le moment le plus émouvant?
La finale des play-off 2013 perdue contre Berne, c'était vraiment très dur. Nous étions si près du but. La déception chez nous, et même dans toute la région, était énorme. Le quart de finale des play-off contre Zurich en 2009 est aussi inoubliable. Nous étions septièmes au classement, personne n'aurait parié sur nous. Et nous avons gagné 4-0. Les émotions, l'ambiance, c'était incroyable.

Ton contrat court encore jusqu'en 2024. Combien de temps souhaites-tu continuer à jouer?
J'ai bientôt 37 ans. Le corps, la santé, la volonté et le rôle dans l'équipe sont déterminants pour moi. J'ai encore un rôle de soutien, la volonté augmente même avec l'âge. Le corps et la santé suivent. Mais tout peut changer rapidement.

Peux-tu imaginer un avenir en tant qu'entraîneur?
Non, jamais. J'ai plus de chances de devenir homme au foyer que d'être entraîneur. Le hockey sur glace est ma vie en tant que joueur, mais après, j'aimerais sortir de ce rythme de fou.

National League 24/25
Équipe
J.
DB.
PT.
1
Lausanne HC
Lausanne HC
20
12
40
2
ZSC Lions
ZSC Lions
18
20
39
3
HC Davos
HC Davos
19
21
38
4
SC Berne
SC Berne
20
15
33
5
EHC Bienne
EHC Bienne
19
4
32
6
EV Zoug
EV Zoug
19
11
29
7
EHC Kloten
EHC Kloten
19
-2
28
8
Rapperswil-Jona Lakers
Rapperswil-Jona Lakers
19
-8
26
9
HC Ambri-Piotta
HC Ambri-Piotta
18
-10
24
10
HC Lugano
HC Lugano
17
-13
22
11
HC Fribourg-Gottéron
HC Fribourg-Gottéron
19
-11
22
12
Genève-Servette HC
Genève-Servette HC
16
-2
21
13
SCL Tigers
SCL Tigers
17
-3
21
14
HC Ajoie
HC Ajoie
18
-34
12
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