Lorsqu'il est arrivé en 2017, Henrik Tömmernes avait une réputation qui le précédait. Celui du meilleur défenseur du championnat de Suède. Six ans plus tard, le défenseur suédois du Genève-Servette a prouvé que l'étiquette n'était de loin pas usurpée. Après une première année moyenne (selon ses standards), il a ensuite pris son envol. Celui qui portait le No 77 (avouez, on avait tous oublié ce détail) a troqué son chandail contre le 7 pour devenir ni plus ni moins que l'arrière le plus dominant de National League.
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En 2020, 2021 et 2022, il a été élu défenseur de l'année. Si les électeurs ne sont pas ivres au moment de décider pour le championnat en cours, Henrik Tömmernes réalisera le quadruplé. À tout Seigneur, tout honneur. «Est-ce que je joue actuellement mon meilleur jeu? Je ne sais pas, rigole-t-il. Depuis la tribune, tu as une meilleure vue d'ensemble que moi. Mais j'ai l'impression que cette saison se passe bien à titre individuel et collectif.»
Depuis ses premiers coups de patins aux Vernets, beaucoup de choses ont changé (sauf la patinoire évidemment). «Je sens une plus grande sérénité aujourd'hui, apprécie-t-il. À mon arrivée, il y avait une incertitude liée aux propriétaires et à l'entourage du club. Ce n'est plus le cas aujourd'hui.» Mais malgré ces tumultes, il n'y a pas que les gradins effrités de la patinoire qui n'ont pas bougé. «J'ai l'impression que l'ambiance dans le vestiaire a perduré, lance-t-il. C'est facile de dire que le groupe est bon lorsque tu es en finale. C'est autre chose lorsque tu rates les play-off. Mais à travers les années, cet état d'esprit n'a pas changé.»
Sur le départ
Au moment de parler de «l'ère» Tömmernes à Genève, un thème est forcément incontournable: son départ en fin de saison pour rentrer à Frölunda, son club formateur. Il rigole des pincettes employées pour lui en parler. «J'ai l'habitude, s'amuse-t-il. Mais pour être honnête, je me mets en général dans une bulle lorsque je suis en play-off. Je l'ai toujours fait et ce sont surtout les gens autour de moi qui font une grande histoire de mon départ. Moi? Je veux juste penser à mon jeu et à aider l'équipe.»
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Est-ce vraiment aisé d'appréhender ces matches de finale comme «n'importe quelle autre rencontre»? «Oui, je pense que c'est possible. Lorsque tu arrives à ce stade de la compétition, beaucoup de choses se jouent dans la tête. Tout le monde a des petites douleurs partout. Mais l'équipe qui va gagner est celle qui sera capable de rester focalisée sur son jeu et de faire abstraction de tout ce qui se passe à côté.»
«Henk» sait de quoi il parle, lui qui est allé au bout en 2016 avec Frölunda. «Un titre, cela crée une relation spéciale avec tes coéquipiers, se souvient-il. Bien sûr, il y a le moment de la victoire, mais il y a aussi tout le chemin qui y mène. Cela te construit un vécu collectif irremplaçable.» Son vécu avec Genève est déjà immense avec 296 matches à son compteur. «J'ai l'impression d'avoir déjà tout vu depuis que je suis ici», se marre-t-il. Il espère juste que le dernier chapitre sera à la hauteur du reste de son livre.
Imposer son jeu
Ce dernier chapitre se passera entre les Vernets et Bienne. Qualifié depuis samedi dernier, Genève a eu du temps pour penser aux Seelandais. «Il faut évidemment analyser ton adversaire, remarque-t-il. Mais c'est surtout le travail du staff. Nous, en tant que joueurs, nous devons surtout penser à nous.»
Selon lui, la clé est... de ne pas trop réfléchir. «Surtout pour ce premier match. Jouons simplement notre jeu. Si tu veux gagner une telle série, il faut être capable d'imposer ton style à ton adversaire et subir le moins possible ses forces. L'équipe qui contrôlera le rythme du jeu, contrôlera le match.» Ce que Genève a peiné à faire en début de série contre Lugano jusqu'à se retrouver à 2-2 dans la série. «Ensuite, les ajustements ont été bons et nous avons été bien meilleurs.»
Dès ce soir, Henrik Tömmernes livrera le premier match du reste de son passage à Genève. Il a déjà endossé à 296 reprise le maillot et compte bien le retirer une dernière fois en ayant le sourire aux lèvres. «Plus tu te rapproches de la victoire, plus tu essaies de développer des images positives, admet-il. Mais il faut tout de même faire attention de maintenir les émotions à un niveau régulier. Jamais trop haut, jamais trop bas. Il ne nous reste plus que quatre matches à gagner. C'est peu et beaucoup à la fois.»
Comme sur la glace, Henrik Tömmernes est en contrôle lorsqu'il pense à cette finale face à Bienne. Les émotions? Ce n'est pas pour aujourd'hui. Mais peut-être pour bientôt.
Équipe | J. | DB. | PT. | ||
---|---|---|---|---|---|
1 | ZSC Lions | 19 | 19 | 40 | |
2 | HC Davos | 20 | 22 | 40 | |
3 | Lausanne HC | 21 | 8 | 40 | |
4 | SC Berne | 21 | 14 | 34 | |
5 | EHC Bienne | 20 | 1 | 32 | |
6 | EV Zoug | 20 | 15 | 32 | |
7 | EHC Kloten | 20 | 1 | 31 | |
8 | Rapperswil-Jona Lakers | 20 | -7 | 28 | |
9 | HC Lugano | 18 | -10 | 25 | |
10 | HC Ambri-Piotta | 18 | -10 | 24 | |
11 | HC Fribourg-Gottéron | 20 | -10 | 24 | |
12 | SCL Tigers | 18 | -4 | 22 | |
13 | Genève-Servette HC | 16 | -2 | 21 | |
14 | HC Ajoie | 19 | -37 | 12 |