L'analyse de Suisse - Slovaquie

La défense helvétique est toujours aussi intraitable

Grégory BeaudJournaliste Blick

Comme lors de ses trois premières sorties, la troupe de Patrick Fischer a bétonné autour de son gardien. Robert Mayer, pour sa deuxième apparition du tournoi, n'a reçu que 13 shoots durant les 60 minutes de jeu. La Suisse a canardé le gardien adverse à 36 reprises. «Solide, c'est le mot parfait pour résumer ce match, a d'ailleurs apprécié Denis Malgin. Nous avons été bons derrière et percutant devant. Il ne nous manque finalement plus qu'à concrétiser un poil plus nos chances.»

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Cette rencontre a été marquée par un record vieux de 84 ans battu par l'équipe de Suisse. La sélection nationale, qui a tenu 25'08'' sans encaisser le moindre but face à la Slovaquie, a ainsi fait grimper ce compteur à 205'08'' depuis le début du tournoi. Il faut remonter à 1939 pour voir une sélection à croix blanche aussi intransigeante défensivement (201'). Au-delà de cette anecdote, analysons cette rencontre.

Jonas Siegenthaler (défenseur), 1 but. Le solide arrière des New Jersey Devils n'a pas mis bien long à se mettre dans le rythme. Dès son deuxième shift, Jonas Siegenthaler a pu marquer son premier but dans la compétition. Mais plus généralement, son impact a été massif au sein d'une première ligne royale qui a passé tout son temps (ou presque) en zone défensive. C'est simple, lorsque le Zurichois était sur la glace, la Slovaquie n'a pas approché le but de Robert Mayer.

Défenseur le plus utilisé à 5 contre 5 avec près de 18 minutes de glace dans cette situation particulière, le No 97 a brillé par sa sobriété et son jeu physique. En fin de deuxième période, les Slovaques ont tenté d'amener la rencontre sur ce terrain. Et avec Siegenthaler, ils sont trouvé à qui parler.

Andrea Glauser (défenseur). Le Fribourgeois du Lausanne HC est un autre arrière à avoir livré une prestation très enlevée même s'il n'a pas griffé la feuille des compteurs. Propre dans sa zone, il n'a pas hésité à soutenir l'attaque à plusieurs reprises. Après avoir dû changer de partenaire lors du dernier match, il a retrouvé Janis Moser pour cette rencontre face à la Slovaquie. Et les deux hommes ont une nouvelle fois été très bons.

Robert Mayer (gardien), 84,62% d'arrêts (11/13). Comme souvent, il faut faire attention à ne pas regarder bêtement le pourcentage d'arrêts pour évaluer la prestation d'un gardien. S'il a encaissé les deux premiers buts de l'équipe de Suisse lors de ce tournoi, le gardien de Genève-Servette n'a pas à rougir de sa prestation.

Sur les deux capitulations, Robert Mayer n'a rien à se reprocher. Plus important encore: il a effectué un arrêt crucial à la 46e minute sur Malek Hrivik, totalement seul devant lui. Le No 29 n'a pas laissé de rebond. Quelques minutes plus tard, la Suisse faisait la différence par Christian Marti.

Tanner Richard (attaquant), 1 assist. S'il a été moins en lumière que sur les premiers matches, le joueur de centre de Genève-Servette a tout de même activement participé au but de la victoire. Envoyé à l'engagement en zone offensive, Tanner Richard l'a remporté très proprement en direction de Christian Marti. Le No 54 a pu inscrire le 3-2 décisif sur cet assist.

L'arrivée de Nico Hischier aurait pu coûter sa place à Tanner Richard. Mais Patrick Fischer en a décidé autrement en décalant Denis Malgin sur l'aile. «J'ai pris cette décision, car j'étais satisfait de ma ligne d'énergie, a précisé le sélectionneur national. Tanner rend meilleurs les joueurs autour de lui depuis le début de ce tournoi. Il joue vraiment du très bon hockey.»

Andres Ambühl (attaquant), 1 assist. Tel le lapin d'une célèbre marque de piles, l'attaquant grison semble ne jamais manquer d'énergie. Son coup de patin est toujours aussi vif malgré ses 39 ans. Le 2-0 de Nino Niederreiter a porté sa patte (de lapin). Le Grison a démarré au quart de tour après une glissade d'un joueur slovaque. Ensuite, son sens du jeu lui a permis de délivrer une passe parfaite à son coéquipier qui a parfaitement jouer le coup.

Janis Moser avait manqué le match de mardi face au Kazakhstan. Selon la communication de l'équipe de Suisse, l'arrière de NHL n'était pas blessé, mais seulement malade. Patrick Fischer espérait le revoir dès ce jeudi. Son souhait a été exaucé puisque le Seelandais des Coyotes de l'Arizona a pu reprendre sa place sur la ligne d'Andrea Glauser. Le coach zougois a aligné huit arrières et 12 attaquants, laissant Damien Riat et Sven Senteler en tribunes pour l'occasion.

La sélection nationale poursuivra son tour préliminaire ce samedi face au Canada pour son cinquième match en une semaine. En Lettonie, l'équipe à la feuille d'érable ne présente pas le contingent le plus impressionnant. Pourtant, elle a remporté ses quatre premiers matches et rendu un bilan de 18 buts marqués pour 4 encaissés. Les Nord-Américains ont toutefois perdu un point lors d'un succès 2-1 après prolongation face à la Slovaquie.

Sous Patrick Fischer, la Suisse a eu un certain succès face à cette équipe canadienne puisque les deux nations se sont affrontées à quatre reprises avec trois victoires à la clé. La dernière remonte tout simplement à l'an dernier à Helsinki. Les Helvètes s'étaient imposés 6-3 lors de leur tour préliminaire parfait.