Les premiers visages défaits sortent de l’enceinte, tête baissée. La Suisse vient de s’incliner face à la République tchèque en finale du Mondial (0-2) et les premiers supporters sont déjà dehors. Forcément, les émotions sont mélangées. Oui, la déception est immense, car l’équipe de Patrick Fischer n’est pas passée loin de décrocher son premier titre. Et en même temps, la fierté est autant grande après ce parcours de l’équipe de Suisse.
Devant la patinoire, on retrouve Kevin. Le Vaudois n’a pas obtenu de billet et a dû se contenter de regarder le match dans la fan zone… entouré de centaines de supporters tchèques. Beau joueur, Kevin s’est laissé prendre au jeu durant la finale: «C’est moins triste quand une telle défaite arrive dans un endroit où tout le monde est content de gagner. On se fait porter par l’ambiance.» Derrière lui, la fumée des fumigènes s’envolent dans le ciel de Prague.
Les félicitations à l'adversaire
Greg, papa depuis 10 jours, est arrivé ce dimanche matin depuis le Valais. Le «Kevin Fiala» des supporters est un peu frustré. «À aucun moment, on n’a eu l’impression qu’on pouvait gagner ce match», peste-t-il. Fidèle fan, il avait déjà vécu les autres finales de l’équipe de Suisse, en 2013 et 2018. «La dernière avait donné beaucoup plus d’émotions. L’ambiance était calme ce soir, sans doute dû au stress des Tchèques.» Dans la patinoire, il a en effet fallu l’ouverture du score de Pastarnak pour vraiment voir l'enceinte s’enflammer.
Malgré les scènes de liesse, les supporters suisses sont restés dignes. D'ailleurs, Greg reste beau joueur: «On ne peut pas dire que c'est immérité pour les Tchèques.» Cornel, fan grison, partage cet avis. «C'est dommage, mais je félicite l'adversaire. La Tchéquie a été fair-play, c'est bien.» Cela ne l'empêche toutefois pas d'être fier du parcours de l'équipe de Suisse. «On a super bien joué et on méritait cette place en finale», lâche le résidant d'Engadine.
Silvie, fan inconditionnelle de l'équipe de Suisse, a rapidement regagné le métro après la défaite – afin d'éviter la foule de supporters bleu-blanc-rouge. C'est donc par message vocal qu'elle nous donne son ressenti, et donc à froid. «On a le sentiment que l'équipe a un peu manqué le rendez-vous, peut-être un peu dû à la fatigue, nous analyse la Neuchâteloise. On a l'impression d'être passé à côté et ce sera peut-être ça le plus difficile à digérer pour les joueurs.»
Mais malgré cette désillusion, la Chaux-de-Fonnière ressent de la fierté. «Il faut laisser passer quelques jours et on se dira qu'ils ont réussi un super parcours», explique Silvie. Nul doute que son voyage à Prague a, en tout cas, été rentabilisé. Et ce malgré la défaite finale.