Tout part de Philippe Loeffel, le papa de Romain. Sachant qu’il sera présent pour les demi-finales de ce championnat du monde à Prague, Blick le contacte. «On peut se voir à 16h30 devant la patinoire, avec plaisir. Normalement, je viens en famille. D’ici là, tout de bon et HOP SUISSE!», nous répond-il. Le rendez-vous est pris.
Et quand à 16h30, on se situe devant l’enceinte de Prague, il n’est pas difficile de reconnaître la famille Loeffel. Tous les membres portent un maillot floqué au nom de Romain – les adultes de la Suisse, les enfants du CP Berne. De quoi les repérer de (très) loin. «Quand j'ai appris qu'ils avaient gagné en quart, ça ne se discutait même pas. Je venais», nous explique Philippe. Ce fou de hockey suit la plupart des aventures de ses deux hockeyeurs de fils. D'ailleurs Colin, le frère de Romain, est aussi présent. La famille Loeffel est presque au complet. Ne manque que la sœur, en week-end avec des collègues à Milan.
Avant la rencontre, Philippe Loeffel est un peu tendu. «Ils savent qu'actuellement, ils ne peuvent pas compter sur moi pour garder les enfants (ndlr: de Romain), en sourit le grand-papa. De voir mon fils porter le maillot national, pour moi, c'est une valeur inestimable.» Le frère du No 55 est également fier du parcours de son aîné: «C'est un moment important dans sa carrière et il a besoin de notre soutien», lâche Colin.
Le papa de Gaëtan Haas n'est pas stressé
Quelques instants plus tard, nous sommes interrompus par l'arrivée d'Anna et Michel, qui sont tout simplement les parents de Sven Jung… mais la maman est aussi celle que Colin Loeffel considère comme sa marraine. Ni une ni deux, tout le monde se prend dans les bras. Puis, Anna prend la peine de discuter avec nous: «C'est en fait un sentiment incroyable, car Sven a déjà 29 ans, rappelle la maman. Nous sommes heureux qu'il ait pu saisir cette chance.» Anna parle également de sentiment «surréaliste» quand elle pense à la demi-finale à venir, même pour une famille «folle de sport.»
Puis, arrive une autre famille de joueur, celle de Gaëtan Haas. Serge, le papa, et Corentin, le frère, sont les premiers à rejoindre le petit groupe. Les Haas sont à Prague depuis une semaine et suivent les exploits de la Suisse au plus près. «Déjà, le fait que mon fils joue, c'est bien», tempère directement Serge. Car en début de tournoi, le Biennois a été touché à la tête et est longtemps resté écarté de la glace. «Je ne suis pas du tout stressé et maintenant, ce n'est que du bonus, souligne le paternel. Mais on sera quand même là demain soir.» Avant ça, il y a toutefois une demi-finale face au Canada à jouer… et à remporter.
«De pouvoir lui offrir des moments pareils…»
La Suisse qualifiée, on retrouve tout ce beau monde devant la patinoire à la fin du match. Cette fois, Serge Haas laisse la parole à sa femme, Nadia. «On a tremblé jusqu'à dernière minute mais on a vaincu le diable, sourit la maman. Je suis très fière et ravie de le voir en finale.» De son côté, Anna Jung est aussi heureuse – quand bien même son heure de retour en voiture pour la Suisse est retardée. «Je lui ai déjà écrit et je lui ai dit: 'Speechless' (ndlr: sans voix). C'est de la folie – et peu importe ce qui arrive dimanche.»
Mais le plus ému par toute cette situation reste Philippe Loeffel, qui avoue n'avoir jamais été dans un tel état durant un match. «Quand je vais voir Romain, je vais pleurer», promet-il. Et effectivement, chose promise, chose due. Quelques instants plus tard, il tombe, en larmes, dans les bras de son fils. Forcément, le défenseur de l'équipe de Suisse est ému de voir tous ses proches dans la capitale tchèque pour le soutenir. «C'est magnifique, lâche-t-il. Je suis très reconnaissant auprès de ma femme qui s'occupe depuis de longues semaines des deux enfants. Et d'avoir mon frère ici, mon papa… lui qui me suit toujours, partout. De pouvoir lui offrir des moments pareils, c'est magique.»
Reste maintenant la question la plus importante à résoudre: les sésames pour la finale. De leur côté, les parents Jung sont tranquilles puisque chaque joueur à au minimum deux tickets. Pour la famille Loeffel, c'est encore le flou. «Mais j'espère vraiment qu'ils pourront tous en avoir un», conclut Romain. Car nul doute qu'avec son frère, sa femme, ses deux enfants, son père et ses deux beau-frères, le No 55 aura un beau soutien.